« Julia de Grandvoir »
(ou : « Se reposer »)
Le village est dans un creux. Du sommet seulement des petites collines aperçoit-on l’ampleur du pays environnant. Ce sont les Ardennes wallonnes, de noires forêts coupées de plaines en larges ondulations s’étendant plus loin que le regard ne peut saisir et qui exaltent l’âme du sentiment de l’inaccessible. Et ainsi, parce qu’au-delà de son étroitesse et de sa dure vie ancienne règne la liberté des rudes espaces, le village a reçu le nom de Grandvoir.
Certains jours de printemps, quand éclatent les fleurs blanches des pommiers et des poiriers, on pourrait croire sa vie agréable ; mais que viennent les premiers froids, de violentes pluies battent les toits d’ardoise, un vent rageur souffle par toute la campagne, et c’est sa sauvagerie primitive que le pays ardennais hurle longuement. Bien plus volontiers que le seigle et le froment, il voudrait produire le genêt à grappes d’or, le lierre parasite, les ronces et l’inutile beauté ne nourrissant personne. Quand ils ont fini de forcer cette difficile nature, les hommes de Grandvoir s’assoient sur le pas de leur porte devant les tas de fumier qu’ils n’ont pas eu le courage d’aller poser plus loin. Les femmes, elles, continuent à trimer. Il y a encore les herbes à faucher pour les lapins, les vaches à traire, la soupe à tirer et, si on a tué le porc, la cochonnaille à préparer. Toute leur vie, ces Wallonnes à l’air plaisant et amical ont mené paître les troupeaux; elles les ont rassemblés avant la tombée de la nuit ; elles ont battu le linge au ruisseau ; elles ont fait les grandes tartes au riz des fêtes, la charcuterie, les enfants bien entendu, s’offrant entre deux grandes bourrées de besogne, dans de hauts lits à édredon de plumes, aux exigences de l’amour.
À quarante ans, parfois, elles deviennent « drôles » ; la vivacité de leur patois s’en est allée et la bienveillance de leur noir regard, un instant tout flamme et espièglerie ; elles s’attristent ; elles étonnent leur mari wallon, habitué à leur longue patience, par une émotivité singulière et des souhaits déraisonnables ; elles veulent voyager tout à coup, aller jusqu’à Namur, voire à Liège, tout à l’autre bout de la petite Belgique ; elles parlent de dépenser le peu d’argent qui est de côté ; c’est tout à fait insensé. Par contre, d’autres « femmes » forcissent ; une graisse molle et rose leur vient qui tend à faire craquer leur corsage de coton ; leurs chevilles enflent; le patois devient sur leurs lèvres agitées une interminable explosion d’invitations; mais elles n’ont pas l’air malade ; elles cherchent même de plus en plus la visite et la besogne et, un bon jour, elles tombent à la renverse sur le bahut ou contre la vieille armoire de noyer. On dit alors qu’elles ont fait « un tour de carrousel pour rien. » Quelquefois, elles en meurent ; quelquefois, elles en reviennent, et c’est exactement ce qui arriva à Julia de Grandvoir.
Ses robes la serraient trop ; elle relâcha les coutures; elle eut des bourdonnements aux oreilles ; elle entendit sonner les cloches de l’église à des heures où les pigeons en toute tranquillité dormaient, le bec sous l’aile, dans le petit clocher de pierre crépie. Et elle frottait toujours, elle trottait toujours, stimulée à trotter et à frotter par le fort café noir qu’à deux heures, à trois heures, à quatre heures, à toute heure de la journée, dès que le cœur allait lui manquer, elle se versait de la grande cafetière, toujours maintenue au chaud sur le poêle. Cela continua jusqu’au jour où selon le récit qu’en fit Julia, « étant montée retourner son matelas, elle eut son tour de carrousel, et alla culbuter la tête la première contre sa cruche à eau de Tournai. » Elle resta assez longtemps étendue, les pommettes en feu, rouge et suante, et elle ne paraissait point mal du tout, sauf que ses narines étaient fortement pincées. On courut chercher un médecin de Neufchâteau. Comme il y a cinq bons kilomètres de Grandvoir au bourg voisin, Julia eut le temps de revenir à elle, frictionnée au vinaigre par les voisines et rappelée par l’extrême embarras de son mari, Célestin. Ne sachant où trouver les objets demandés, il ne songeait qu’à s’informer auprès de sa femme évanouie où elle pouvait bien les avoir mis.
Julia reprit ses sens, c’est-à-dire le sentiment de son ouvrage inachevé et d’un retard qui allait tout compliquer. Elle fit encore quelques petits tours, par les nuages, au ralenti, de même qu’à la foire du village, lorsque le manège et la musique vont cesser. Mais déjà elle discernait ses tâches : faire boire le veau ; mettre en bocaux ses confitures qui mijotaient sur le feu ; aller cueillir des orties. Quand les truies étaient très grasses, très lourdes, on ne leur donnait à manger dans les derniers temps, que de la bouillie d’ortie, pour faciliter la mise à bas des cochonnets.
De plus, apprenant que le médecin était en route, Julia craignit d’avoir laissé non lavée sa dernière tasse de café. Elle s’inquiéta de montrer à l’auscultation une chemise point assez propre. Elle changea de linge ; elle refit son chignon; ses mèches s’en étaient allées de tous les côtés. Dans sa meilleure robe de semaine, bien amidonnée, ses cheveux noirs tendus autour de son rond visage rose, elle s’en fut dans la salle y attendre le médecin, comme de la visite.
Célestin la laissait faire, impressionné comme toujours par la vaillance de sa femme et habitué depuis trente ans à la voir se servir, le servir et servir tout le monde. Pas contrariant « noss Célestin » ; on ne l’avait jamais entendu protester.
Le médecin de Neufchâteau arriva. Julia était assise sur une chaise à fond de paille, soufflant avec difficulté, toujours rouge et suante, ses mains enflées au creux de sa robe. Sa première pensée fut d’offrir « la goutte », au docteur qui arrivait par la grande chaleur.
Lui, il connaissait ces natures de Grandvoir, emportées par l’ouvrage et leurs doses quotidiennes de café noir dans un si terrible élan qu’elles avaient rarement le temps de se voir partir. Il disait des gens de Grandvoir qu’ils s’arrêtaient cinq ou six minutes seulement après leur mort. Il repoussa le flacon de genièvre. Il appliqua son stéthoscope à la poitrine de Julia.
Le cœur de Julia battait vite, cinq ou six grands coups se bousculant. Puis il s’arrêtait; il y avait un tout petit moment de silence, presque rien, le plus bref des silences, un rien de temps, quelque chose comme une seule seconde où la vie de Julia hésitait, se ramassait, tremblait ; et le cœur de Julia repartait; il émettait deux battements accélérés, l’un sur l’autre, comme pour reprendre le temps perdu.
Cependant, elle s’excusait. Ce matin, elle n’avait pas eu le temps de laver son carrelage. Il était regrettable qu’elle n’eût pas fait de café frais dans l’après-midi. Quand elle était seule, elle se contentait du café du matin. Elle s’excusait encore du dérangement. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait eu un tour. L’an dernier déjà, ça l’avait pris. Elle n’en avait pas parlé parce que tout de suite le tour passé elle s’était retrouvée comme avant.
Son cœur allait une course épuisante. Il suspendait un instant ses cognements ; il se hâtait aussitôt, toc, toc, pour rattraper son élan. Lorsqu’on écoute un cœur humain au stéthoscope, on a l’impression d’entendre des sons venant de l’extrême fond de la mer. Le cœur n’est qu’un muscle pourtant. Il n’est même pas vraisemblable qu’y siègent nos joies et nos douleurs. Un gros muscle rouge, épais et durci à l’usage! Et pourtant, dans ses souffles et ses murmures lointains, on croirait percevoir l’expression de la vie la plus intérieure, de la seule vie, étouffée, chuchotante, perdue dans les profondeurs de ses regrets.
Pour se donner une contenance, à cause de son corsage ouvert, Julia regardait par-dessus l’épaule du médecin.
Elle voyait le tas de fumier devant sa maison tenue si proprement. Le vieil outrage à sa fierté, la constante atteinte à son goût de l’ordre qui représentait cette butte malodorante! Mais elle n’eut pas su dire s’il y avait d’autres choses qui la blessaient. Elle n’avait pas eu le temps d’y songer ; elle avait eu trop d’ouvrage pour se chercher des raisons d’être heureuse ou autrement. Seulement, d’être enfin assise à ne rien faire, d’être l’objet d’une attention concentrée l’affaiblissait. Cette occasion inattendue de l’examiner, tout à coup, lui rendait sa vie plus dure qu’elle ne l’aurait cru.
Le médecin repoussa sur la table un vase piqué de fleurs de papier, les napperons au crochet de Julia, et il se mit à écrire son ordonnance. Des gouttes à prendre au moindre signe d’étourdissement …
- Mais l’étourdissement, c’est rien, j’en ai tout le temps, savez-vous !
Des tablettes pour faire baisser la tension artérielle, des vitamines à prendre avant les repas, des comprimés contre les douleurs …
Noss Célestin reprenait confiance. Tant de remèdes qui allaient coûter cher lui inspiraient assez de calculs pour entraîner son optimisme.
- Ça est que tu vas être bien forcie avec tous ces bons remèdes, Julia.
Le médecin se fâcha. Ce qu’il donnait à Julia, exprimait-il, c’était le coup de fouet. Elle était comme la bête en pleine montée de côte ardue. Il lui donnait donc un bon coup de fouet pour l’encourager à se rendre en chemin moins dur.
Et Julia aussitôt d’acquiescer. Du menton, de la tête, de ses yeux noirs trop brillants, elle appuyait la décision. Depuis quelque temps, elle avait moins de vaillance. Elle resterait une demi-heure de plus au lit, le matin, savez-vous, comme une grande flânasse ! Oui-dà, ce qu’il lui fallait, c’était justement une bourrade pour la remettre au bon trot. Son corps gras et bouffi en tremblait d’avance, consentant, de soumission et comme de la seule satisfaction qu’il eût connue.
Mais le médecin ne décolérait pas. Tout le village reposait pourtant dans ce bon ordre et cette chaude sécurité du travail des femmes. L’odeur du fumier certainement dominait, mais on reconnaissait aussi de temps en temps les petites bouffées qu’exhalaient autour de la maison les giroflées de Julia. Au rebord des fenêtres, ses étoiles de Bethléem en pots ouvraient leurs pétales étonnamment pures. Le carrelage bleu et rose brillait ; il était loin d’être aussi sale que le prétendait Julia. Tout à côté de la salle, on entendait des mouvements paresseux et lents. L’étable fait partie de la maison à Grandvoir. Elle donne sur la cuisine. C’est désagréable à cause des odeurs, mais autrement c’est commode. On n’a qu’une porte à franchir ; on peut ainsi à la fois veiller sur le fricot et sur la vache qui va vêler. Ce que l’on entendait donc de la salle de Julia par cette après-midi lourde et chaude, c’étaient les bêtes renâclant, l’espèce de contentement que laisse parfois échapper dans leurs rêvasseries les vaches pleines ou celles qui ont leur veau, les bêtes légèrement malades aussi auxquelles on consent le repos. Tout était dans l’ordre chez Julia comme ailleurs à Grandvoir. Qu’avait donc le médecin à prendre un air si indigné!
Un peu plus tard, lorsqu’il rentrerait dans sa propre maison, il y regarderait peut-être de moins près dans les ménagements qui étaient dus aux femmes. Il était lui aussi mari wallon, affectueux, prompt à se laisser dorloter, soigner, devancer dans les petites fatigues. Mais ici, c’était différent ; il y était aux fins de lutter, de travailler pour la vie, de sermonner, au besoin d’accuser; enfin pour accomplir son devoir.
- Le coup de fouet, gronda-t-il, était bon pour une fois, en passant. Mais quand votre cheval est vraiment mal en point, tout essoufflé, que faites-vous? demanda-t-il au Célestin.
Célestin commença de réfléchir. Il n’eut pas grande réflexion à mener. Sa figure s’illumina tout de suite, de même celle d’un bon écolier. Il se mit debout pour donner plus de poids à sa réponse. Et elle vint toute franche, toute sensée, dictée par la sagesse paysanne.
- Bien, monsieur le docteur, lorsque mon cheval il n’en peut plus, je le mène à l’étable, savez-vous, j’y donne une bonne ration d’avoine, je le soigne et je le laisse au repos, savez-vous.
- Tant mieux, alors, si vous avez compris, fit le docteur. Vous entendez, Julia, il faut vous reposer.
Elle comprenait moins bien. Demain, c’était le jour du grand nettoyage. Après-demain, elle avait son beurre à barater. Ensuite, ce serait jour de marché à Neufchâteau, et elle devrait y aller vendre ses volailles. Il y avait le potager à éclaircir. Puis la semaine recommencerait, à cinq heures du matin, le lundi avec la lessive. Si, en plus de tout son trantran, il lui faudrait encore trouver le temps de se reposer, elle n’était pas du tout sûre d’y arriver.
Se reposer ! Non, elle ne comprenait pas très bien. Un jour, elle avait été vêtue d’une robe de satin blanc ; un voile fin et blanc la couvrait de la tête jusqu’à la taille ; aux pieds elle avait eu du blanc ; et elle était venue de la maison d’en face à celle-ci, retenant son voile, soulevant sa robe, posant les pieds avec précaution à travers les flaques de purin. Depuis elle avait trimé. Dans les premières années, le mari allait aux usines de Longuy. Il obtenait deux ou trois jours de congé aux temps des plus durs travaux. Le reste, à Grandvoir, regardait les femmes. Elles allaient aux orties. Elles protégeaient leurs mains de grosses moufles épaisses mais en voulant aller trop vite elles exposaient leurs poignets au venin et parfois elles revenaient le visage tout gonflé si, d’un geste imprudent, elles en avaient chassé une mouche. Des piqures de l’ortie ou des piqures de mouches, on en était à ne plus savoir lesquelles étaient préférables. Au village, les femmes trouvaient les enfants crottés. Elles se mettaient à les décrasser, mais il fallait à tout instant lâcher la besogne en train pour courir aux vaches. Les hommes n’avaient pas le temps de faire les clôtures. Les vaches erraient tout leur saoul. On était là, à battre le linge, à biner les betteraves, qu’une femme du village avertissait : « Ho ! Maria, Ho ! Armandine, vos vaches sont dans le froment ; vos vaches gagnent la pièce de seigle !.. » Et on partait à la grande course, le chien en avant, une badine contre ses jupes, criant : « Sus, trotteuses, sauteuses, vagabondes ! » On ramenait les coureuses qui, une demi-heure plus tard reprenaient la direction du Petitvoir, des champs où on épandait le fumier, on se relevait, les reins cassés, pour voir repartir les vaches, errantes, douces, têtues. Entretemps, on prenait quelques jours au plus pour mettre un enfant au monde. Pour une vache qui allait vêler, on s’inquiétait énormément ; on courait chercher le vétérinaire, en pleine nuit. Pour les femmes, on disait qu’il valait mieux laisser faire la nature. Et ça avait été nécessaire, cette expérience, savez-vous d’abord parce qu’il le fallait bien pour manger ; ensuite pour mettre un peu de côté ; et puis, après, pour ne pas toucher au peu qui est de côté. « Ça est dur, savez-vous, de prendre ce peu que nous avons de côté. »
Se reposer ! Mais quand donc ! L’été, il n’y avait pas à y penser ; on avait tout à la fois sur les bras. L’hiver ? Mais là encore, il y avait presque autant à faire, savez-vous, avec le hachage de la paille pour les bêtes, le ravaudage et ces cuves pleines de pommes de terre que l’on mettait à bouillir pour engraisser les porcs. Le dimanche, on recevait la visite et ça était qu’il fallait se préparer. On s’y mettait la veille. Il fallait le temps pour les tartes au sucre, et des soins : un fond de pâte ; ensuite une couche épaisse de beurre ; du sucre par là-dessus; encore une épaisseur de pâte; et puis encore du beurre et du sucre. On faisait d’énormes tartes ; elles remplissaient des lèchefrites rondes et larges comme les pleines lunes de Novembre. Et vivement, c’était l’approche du Jour de l’An ; on attendait la grande visite, les enfants qui allaient venir de Louvain et de Dinant. On tenait à leur faire honneur, à les retenir, eux qui trouvaient tout arriéré à Grandvoir. Comment dire ! Les fêtes, ça y est presque plus fatiguant que les jours de routine. Après, il sera possible peut-être de se reposer un peu. Oui-dà, Julia essayera. Elle n’est tout de même pas assez dépensière pour payer une visite de médecin et passer outre ses conseils. Du gaspillage, ça serait! Oui-dà, quelques moments ci et là, elle y arrivera en bousculant sa routine et en se levant un peu plus tôt, tiens donc !
- Et plus de vos lourdes pâtisseries, Julia.
- Ah ! Tiens, ça est donc pas bon !
Le médecin de Neufchâteau, élevé en plein pays wallon, ne résisterait pas longtemps lui-même à ces bonnes et franches tartes à la semoule ou au sucre, toute caramélisées. Mais il insista :
- Pas de tartes et, surtout, plus de café, Julia.
- Ah ! plus de café ! gémit Julia.
Tout à coup elle était sans défense, incrédule, frappée par cette interdiction à ne plus savoir que rouler des prunelles quémandeuses et découragées. Cette privation, ça était presque ce qui lui diminuait déjà le plus sa vie. À deux heures, à trois heures, à cinq heures encore, une bonne tasse de café, ça est bien ce qui remonte le mieux pourtant.
- Et le repos, vous entendez.
- Eh oui, le repos!
Ce fut elle qui se mit debout pour reconduire le médecin. Célestin paraissait fatigué. Et Monsieur le docteur lui-même est-ce qu’il ne devrait pas se réconforter un peu avant de partir?
- Une bonne tasse de café ?
C’était pas de refus.
L’arôme du café frais moulu se répandit, plus agréable que Julia ne l’avait encore remarqué.
Présentant les tasses, elle dit avec le joli accent des femmes wallonnes, selon l’usage :
- Si-vous-plé, Monsieur le docteur.
Ces femmes ont l’horreur de dépenser et pourtant, dans le fond de leur cœur, on dirait qu’il leur plait tellement de donner que, lorsqu’il n’y a plus rien d’elles à donner, tout aussitôt leur vie s’en va.
Elle servit son mari :
- Si-vous-plé, Célestin.
Quand le médecin eut quitté la maison, comme Julia était toujours debout et que Célestin était toujours assis, il la pria de lui chercher sa pipe et sa bague à tabac. Il faisait chaud; le temps était à l’orage. Célestin demanda un verre de bière bien fraîche. La bière était à la cave. Il fallait soulever une lourde trappe, descendre six marches, faire attention de ne pas glisser sur la terre battue et humide.
Julia remonta, les joues empourprées. Alors Célestin, bon garçon, un homme qui avait toujours été conciliant, s’avisa de rappeler Julia aux ordres du médecin.
- Et surtout, Julia, ça est que maintenant, sais-tu, il va falloir te reposer.