Quand Adélie Tremblay de la Petite-Rivière-Saint-François attendit son dix-septième enfant, elle pensa que ce devait être le dernier ; au quinzième, et au seizième, elle l’avait déjà espéré ; cette fois-ci, à cause de l’âge, d’un alanguissement général, elle crut sûrement atteindre son « nombre » ; et son cœur, longtemps avant la naissance du dix-septième s’attacha à cet enfant d’une façon particulière, plus douce, plus rêveuse que d’habitude. Peut-être lui représentait-il sa liberté enfin toute proche. Ou peut-être encore en cet enfant espérait-elle voir passer quelque chose d’elle, à jamais incompris, d’enfermé en son cœur qui se plaignait et désirait venir à la lumière, encore qu’elle-même ne comprît pas très bien ce que cela pouvait être. Ses tâches de femme accomplies, elle allait pouvoir se bercer à son goût en regardant couleur l’eau du fleuve. Pour elle-même, cela suffisait, elle n’avait pas eu de désir plus grand, ainsi devait être la liberté : rester assise de bon moments par les après-midis chaudes à voir passer des navires sur le fleuve … ou encore des bandes d’oiseaux. (Mais même quand il n’y passe rien, les gens de la Petite-Rivière) Mais même s’il n’y passait rien, l’eau serait belle à regarder au fond Elle se représentait très bien le reste de sa vie s’écoulant ainsi. Le profond horizon à contempler de leurs hautes maisons de bois, telle était bien du reste la passion de presque toutes les femmes de presque toutes ces viens enfermées, devant dans tant d’espace, à la Petite-Rivière-Saint-François.

C’est un étonnant village. Tout étroit; un ruban de village. En arrière, fermé, [illis.] par la montagne farouche ; en avant, tout ouvert, sur le ciel et l’eau ; et ainsi il s’étire tout en longueur au bas de la terrible montagne, orienté vers le fleuve. Mais, comme déjà, par ici, le Saint-Laurent subit les marées, apporte des algues des épaves et, du reste, s’élargit à plus de dix milles, on lui […] ceux d’ici qui ont quelque secret plaintif ou quelque espoir timide lui ont tourné le dos et ne regardent plus que la mer. Ainsi Adélie Tremblay.

Depuis qu’elle habitait la Petite-Rivière, Adélie ne l’avait jamais regardé dans un frisson de crainte ; un côté de sa maison, du reste, l’arrière, subissait toujours l’ombre et le froid ; c’était la grande pièce d’avant, toute ouverte sur la mer qu’elle aimait se tenir ; et là, pendant qu’elle attendait son dix-septième enfant, comme elle avait plusieurs grandes jeunes filles habiles et toutes dressées aux travaux du m nage déjà elle put prendre place souvent dans la chaise installée pour sa vieillesse auprès de la grande fenêtre. Ce fut un été long et chaleureux. Grosse du milieu, par ailleurs toute fluette et chétive, Adélie égrenait son chapelet et suivait de l’œil, jusqu’au détour du Cap Maillard, chaque voyageur du fleuve. Elle pria distraitement cet été-là, souvent captivé par le sillon que laissait sur l’eau un noir cargo ou par sa fumée rejoignant la forme allongée d’un nuage, par toutes ces choses puériles et vaines plus encore que par les intentions sérieuses de ces aves. Elle énonçait bien à mi-voix : une dizaine pour Léopold qu’il n’ait pas trop de misère dans le bois … De ces seize enfants, il lui en restait dix de vivants; cela représentait bien des intentions à présenter au Seigneur … mais son regard saisissait au loin la forme toujours si envoûtante d’un petit navire glissant vers le large, et son cœur aussi partait pour le large. Elle vit de petits navires côtiers passer pas des après-midis si calmes et chaud que l’eau du fleuve était comme le ciel, sans rayures; Le soir, les transatlantiques illuminées comme des villes en fête ; de grands cargos qui paraissaient chargés de ferrailles ; certains soirs très calmes, de la côte, on entend battre comme un cœur métallique et puissant, le moteur des barges. Adélie entendait ce bruit de respiration lasse et forte. Il y eut aussi des soirs […] donne le nom tendre et mystérieux de mer. Et c’est lui qu’aiment les gens. Certes, la montagne aussi est belle à sa manière et nourricière, puisqu’elle donne au village une bonne part de sa subsistance sous forme de bois dur ou tendre ; mais, si près des maisons, elle semble peser sur elles ; peut-être ne convient-elle qu’aux cœurs rudes. C’est dans la pièce avant de sa maison, donnant sur la mer qu’aimait se tenir Adélie ; et là, pendant qu’elle attendait son dix-septième enfant, comme elle avait plusieurs grandes jeunes filles habiles et toutes dressées aux travaux du ménage, déjà, elle put prendre une petite avance sur le temps de sa vieillesse où elle n’aurait plus qu’à se bercer en pensant à sa vie écoulée. Et ainsi elle commença de voir beaucoup de choses qui avaient été sous ses yeux tout le temps.

Ce fut un été long et chaleureux. Grosse du milieu, par ailleurs toute fluette et chétive, Adélie égrenait son chapelet et suivait de l’œil, jusqu’au détour du Cap Maillard, les petits vaisseaux côtiers empanachés de fumée noire. Elle pria distraitement cet été-là ; tout à coup elle était captivée par le sillon que laissait sur l’eau un noir cargo ou par la forme d’un nuage qui prenait la forme d’un navire, par toutes ces choses puériles et vaines, autant que par les intentions sérieuses de ces aves. Elle énonçait bien à mi-voix : « Une dizaine pour Léopold qu’il n’est pas trop de misère dans le bois … » De ces seize enfants, il lui en restait tout de même dix de vivants ; cela représentait de grands besoins matériels et spirituels à solliciter du Seigneur … Mais son regard saisissait l’allure fière d’un petit navire et son cœur partait avec le petit navire solitaire. Le beau petit bateau courageux ! Ou allait-il donc ? Ceux d’ici, les vingt-cinq caboteurs de la Petite-Rivière-Saint-François, elle les connaissait, et leur nom et leur destination ; leurs hommes d’équipage ; et le chargement qu’ils prenaient prendraient et où ils iraient le livrer ; et rien n’agrémentait bien les temps comme d’annoncer d’heure en heure : « Voici la Sainte-Marguerite qui traverse à Saint-Jean-Port-Joli … Ils ont belle journée. » Ou bien : « La Philomène passe tout droit ; elle sera à Québec ce soir … » Mais qui sait si ce n’était pas aux voyageurs inconnus qu’elle accordait le plus de son âme rêveuse ! De petits navires du gouvernement passèrent, s’en allant disait-on en tournée d’exploration vers le Labrador ; et mon Dieu, il y eut des bateaux de Suède, de Finlande ; parfois, de la côte, on pouvait reconnaître les couleurs de leur pavillon. Les grands transatlantiques, eux, ne passaient presque jamais que le soir ; on les apercevait tout à coup brillant de tous leurs feux, et ils faisaient penser à des îles surgies toutes illuminées de l’eau noire. Parfois, la nuit, quand le temps est calme, de la Petite-Rivière-Saint-François, on entend battre, comme un cœur métallique et puissant, le moteur des barges. Adélie entendait ce souffle fort et régulier. Parfois il fit froid et humide ; un vent terrible [illis.] l’eau de longues stries ; sur la mer régna la pluie et le brouillard ; engagé dans le chenal, un petit caboteur se détachait un moment du soir gris, puis il disparaissait. Alors, il arrivait à Adélie d’être touchée par le sentiment que toute vie. Humaine, lointaine ou proche, était soumise à de dures lois inexorables. Peut-être le lointain n’avait-il pas plus de mystère qu’ici. Tout serait-il donc semblable sur la surface de la terre ? Tout le monde s’ennuierait-il de quelque chose de vague et qu’il ne connaîtrait jamais même de nom ?

Cependant, ce n’était pas là ses idées coutumières. Pour vivre, son cœur entretenait deux amours du reste confondus en un seul : la beauté qu’il devait y avoir au bout du monde et Dieu. De ces deux amours, Dieu, il est vrai, paraissait sévère et exigeant, du moins en ce bas monde, car après il était question de récompenses vraiment extraordinaires ; de chœurs d’anges, d’adoration sans fin. Quant au lointain. Adélie au fond y avait foi comme à la survie. Comment vivre en effet sans penser que même ici-bas il y a des espèces de paradis, des oiseaux à merveilleuses plumes colorées, des climats plus doux que ceux d’ici, et on ne sait quels humains qui eux peuvent rire et chanter sur leur grève pleine de soleil, oui, comment vivre s’il n’y a pas plus heureux que soi.

Ainsi s’écoula la dernière grossesse d’Adélie Tremblay. Est-ce étonnant que le petit Abel, en venant au monde, ouvrit des yeux si grands, si profondément bleus et mystérieux ?

À quatre ans, assis sur les genoux de sa mère, il disait toutes ses prières d’une petite voix sérieuse et chantante. Et dès qu’il put s’aventurer seul au dehors de la maison, on le vit tout de suite prendre le chemin de la mer. À la montagne, il n’accorda même pas un regard. Pieds-nus, il s’avança loin à travers la plaine de cailloux que découvre le fleuve à marée basse. On lui cria de revenir, et lui, laissant dans la vase la trace de ces pieds minuscules, il continuait, il continuait toujours à marcher vers la mer. Pour lui aussi déjà, Dieu se confondait avec les nuages, le ciel et l’espoir d’endroits mystérieusement beaux, loin, très loin.

À l’âge de douze ans, on le mit au collège. Il serait faux de prétendre que père et mère, quand ils ont eu dix-sept enfants, n’ont pas assez d’amour à donner à la ronde. Pourtant, chez les familles nombreuses, c’est presque toujours le dernier né que l’on choit le plus. Pourquoi cela ? Et pourquoi ce dernier enfant est-il si souvent à la fois le plus frêle et le plus doué ? Plus d’âme que de corps ? Faut-il donc que le corps soit mince, délicat et comme épuisé pour que l’esprit y rayonne? L’intelligence d’Abel était en tout ceci la consolation d’Adélie, le signe que peut-être Dieu après tout était pour la justice. Car n’ayant pu lui donner un cœur corps robuste, elle lui avait du moins donné tout ce qui en elle s’était longuement agité, et c’était cela qui allait […] Abel très loin. Père et mère, fils et fille ainés, tous dans la famille ayant durement sacrifié à la nécessité, enfin, au prix de tant de labeurs et de monotonie, une douce sécurité s’était installée au foyer. Abel, lui ne connut jamais autre chose. Pour lui, les livres, les calmes soirées de méditation, pour lui l’avancée peut être ardue aussi, mais plus profitable peut-être, de l’âme libre.

Il passa de longues années dans une petite ville peu éloignée de la côte, mais pour Adélie elle eut pu aussi bien être sur une de ces rives lointaines où aboutissent les navires étrangers. À sa fenêtre, se berçant de longues heures durant, elle priait pour que l’instruction ne corrompît pas le cœur de son fils. Aussi étonnant et improbable que cela lui parût, elle avait entendu dire que le savoir, parfois, nuit à la bonne conduite ; elle souhaitait pour Abel les seules connaissances qui rapprochent de Dieu. Peut-être même serait-il prêtre ? Tout en regardant passer les navires, elle rêvait de cela. Avoir eu tant d’enfants, et pas un seul prêtre, ce ne serait pas juste. Autant pour le bonheur d’Abel que pour son salut propre, elle souhaitait cette chose. De plus en plus pâlotte et chétive, elle pensait maintenant à la mort presque aussi souvent qu’aux merveilleux du lointain ; et alors la peur de l’enfer glaçait d’épouvante ses membres chétifs. Certes, elle avait fait son devoir, atteint son nombre, mais non sans une sorte de révolte et, si bien cachée l’eut-elle tenu, Dieu sans doute en avait eu vent. Mais avec un fils prêtre, elle n’aurait plus rien à craindre. Est-ce que Dieu à la porte du Paradis oserait retourner la mère d’un de ses prêtres.

Elle se berçait, elle égrenait son chapelet ; et, rassurée sur l’éternité, se plaisait à imaginer quelques bonheurs terrestres n attendant ; ainsi, devenu prêtre, Abel habiterait un bon presbytère dans un village de la côte, peut-être tout près de la Petite-Rivière ; il monterait en chaire ; elle-même, sa vieille mère, l’entendrait parler de Dieu, et il en parlerait de façon plus éloquente, plus rassurante qu’elle n’avait jamais entendu ; elle imaginait beaucoup de choses telles, et les années passaient. Elle n’avait plus autant d’attrait à présent pour le lointain ; quand elle vit Abel subir l’attrait, comme elle-même il n’y avait pas si longtemps, elle conçut une sorte de dépit contre ses propres rêves passés. Non, non, le lointain ne valait pas la Petite-Rivière, et la côte et tout ce qui était d’ici ? Pourquoi vouloir aller courir au loin. Est-ce que l’inconnu n’était pas toujours [illis.]?

Rien n’y fit. Entré dans l’ordre des Franciscains, Abel sollicita et obtint une mission au Japon. Peu après éclata la guerre Abel fut interné. Adélie reçut quelques lettres de lui. Il ne se plaignait pas, même pas des Japonais que la radio disait cruels et fourbes. Le ton de ses lettres avait la qualité de la mer lorsqu’elle est parfaitement étale. Adélie fixait l’horizon distant d’un œil mauvais. Presque jamais maintenant le chapelet à grains ne quittait ses petites mains si maigres. Une dizaine d’ave pour le retour d’Abel … et encore une autre dizaine dans la même intention. Elle en oubliait les besoins spirituels et corporels de ses autres enfants.

Enfin, Abel Tremblay fut libéré et revint à la Petite-rivière-Saint-François. On ne l’eut jamais reconnu si, dans ce visage si maigre, si étiolé, n’eût brûlé le regard même d’Adélie. Mais ayant plus à cacher de ce qu’il avait vu en ce monde, ce regard était plus profond que celui de sa mère, plus doux aussi. Adélie y guettait l’aveu qu’elle avait attendu toute sa vie : comment était le lointain. Qu’y avait-il de différent au bout du monde. Est-ce qu’on y souffrait aussi ? Comment était donc le monde, passé le Cap Maillard ? Mais, de toute façon, jamais plus n’est-ce pas il ne quitterait encore son pays ? Elle souhaitait et craignait à la fois de connaître enfin par lui le vrai visage du monde.

Ces questions torturaient le jeune Franciscain. Si semblables partout au monde, jamais donc les hommes ne le reconnaitraient. Il se promenait des heures entières sur la grève comme au temps de son enfance Il levait les yeux sur les hautes maisons de bois ; derrière, la sombre montagne avait l’air de vouloir les précipiter à la mer ; il s’était senti plus dépaysé en revenant dans son village que le jour où il avait mis pied sous le ciel clément du Japon. Ce paysage nordique avec ses caps sévères, ses baies profondément encastrées entre les pentes boisées ne lui paraissait plus le sien. À qui ne peut dire la vérité sur le malheur des créatures de Dieu, des créatures torturées, nul village peut-être n’est plus jamais le sien. Il souffrait de ne pas être là où il avait le plus souffert au monde. Quelle bizarrerie c’était là! Et comment quitter encore une fois sa mère sans qu’elle en souffrît trop.

Un soir, assis à côté d’elle près de la fenêtre où elle avait passés tant d’années, il lui parla.

Les cerisiers en fleurs, disait-il, tous ces petits jardins minuscules et coquets, le toit pointu des pagodes, le gai costume des femmes, tout cela composait un paysage que, l’ayant une fois vu, on ne pouvait pas désirer retrouver de toute son âme.

De temps en temps Adélie de ses yeux ardents scrutait le visage d’Abel. Était-ce bien vrai ce qu’il disait ? N’était-ce pas plutôt pour souffrir qu’il voulait retourner là-bas ?

-       Non, c’était pour sa joie, la joie de son âme.

-       Mais comment-elle pouvait-elle le croire ?

On disait des choses dures de ce pays. Comment elle-même reconnaîtrait-elle le merveilleux de ce pays lointain ? Est-ce qu’il existait seulement le merveilleux ?

-       Eh bien, il lui enverrait de là-bas un cadeau ; oui, un souvenir par lequel elle verrait bien d’elle d’elle-même comment était le Japon.

Il sourit tristement ; un instant, il eut la vision de mille mains actives, besogneuses et habiles comme nulles autres au monde peut-être à fabriquer de rien presque une image de bonheur facile ; des fleurs, des papillons, mille jouets multicolores naissaient sous les doigts des affamés …

- Oui, elle recevrait de là-bas quelque chose qui lui ferait comprendre la vérité de ce pays-là.

[…]

Adélie n’eut pas longtemps à attendre. Bientôt arrive une grande caisse en contenant une plus petite, et sur celle-ci, il y avait les lettres : Made in Japan. Dans du papier fin était le cadeau. Quelle jolie chose et finement faite ! Jamais Adélie n’en avait vu de plus gracieuse et qu’elle donnait bien raison à la foi qu’elle avait eue toute sa vie, au fond, au merveilleux.

Si jamais, un jour, vous passez par la Petite-Rivière-Saint-François, pourquoi ne pas vous arrêter un instant dans la maison d’Adélie Tremblay. Étroite et haute avec sa galerie en bois sur le devant, vous la reconnaîtrez qui regarde pensivement la mer du haut d’une petite éminence. Sans doute Adélie vous fera-telle passer dans le salon toujours un peu humide avec ses stores baissés ; c’est là qu’elle garde le précieux objet du Made in Japan. D’abord, sur un centre de table crocheté, vous verrez ce qui ressemble comme deux gouttes d’eau à un pot de fleurs en plastique, et peut-être serez-vous prêt à faire une petite grimace. Quoi, c’est là cet objet merveilleux dont on parle tant par ici ? C’est à cet instant que vous guette la menue petite vieille. Elle aime bien voir paraître une certaine déception sur le visage du visiteur, car elle garde un tour dans sa manche ; pour faire durer le plaisir, elle vous montrera le portrait de son fils franciscain au mur elle vous entretiendra de chose et d’autre ; enfin, elle prendra le pot de fleurs sans vie ; sa main trouve dans le feuillage raide une petite clé dissimulée qu’elle tourne en souriant. Ah, vous dites-vous, une boite à musique !

En effet, une musiquette grêle et mécanique s’échappe des tristes fleurs ; étrangère à sa petite pièce froide et humide elle y tourne comme captive. Mais vous n’avez pas encore saisi le merveilleux de l’affaire. En guettant votre visage, Adélie a son sourire le plus fin. […] ; au-dessus des fleurs, c’est vrai, il y a trois petits papillons ; et au-dessus des corolles roses, ils tournent, tournent ; trois petits papillons dansent au-dessus des pétales figés.

Depuis des années qu’elle possède son « Made in Japan, » Adélie n’en est point lasse ; pour elle seule, parfois, mais quand il y a de la visite, c’est plus agréable, elle donne un tour de clé au pot de fleurs.

Et tournent, tournent, les trois papillons se poursuivent un moment.