TitreAlexandre Chenevert: Prisoner of Language
Type de publicationArticle de revue
Année de publication1982
Auteur·e·sBabby, ER
RevueModern Language Studies
Volume12
Numéro2
Pages22-30
Texte complet

La modernité d’Alexandre Chenevert vient de l’importance accordée au langage et à la communication. Parmi toutes les prisons évoquées dans le roman, le langage est la plus aliénante. Malgré son vif et douloureux désir de communication humaine, Alexandre tombe constamment dans les formules toutes faites (fonction phatique du langage) ou encore se voit agressé par les impératifs de la publicité (fonction conative). Les nombreuses réflexions sur les signifiants (sens ou orthographe des mots, noms propres) soulignent sur le plan formel les ratés de la communication. Le seul dialogue véritable survient entre Alexandre et le Dr Hudon; du reste, la présence dans le texte du compte rendu de celui-ci fait ressortir l’autoréflexivité du roman. La reprise du nom du héros comme derniers mots du roman laisse croire à une foi renouvelée dans la capacité du langage de dire l’identité. Quoi qu’il en soit, c’est la représentation textuelle elle-même, au-delà de la réalité quotidienne, que le roman met en scène; voilà en quoi il se démarque de Bonheur d’occasion. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]