TitreAlexandre Chenevert: An Unhappy Sisyphus
Type de publicationArticle de revue
Année de publication1981
Auteur·e·sBrotherson, L
RevueEssays in French Literature
Volume18
Pages86-99
Texte complet

Comme le personnage éponyme du Mythe de Sisyphe de Camus, Alexandre Chenevert, symbole de la multitude, aligne sans cesse les gestes répétitifs et futiles, vit dans l’esclavage et l’aliénation au sein d’un monde dont le sens lui échappe, et souffre de sa conscience malheureuse. La réflexion ne le délivre pas, pas plus qu’elle ne lui permet de distinguer le bien du mal, la vérité du mensonge; au contraire, il s’abîme dans la détresse et devient un étranger pour lui-même. Bien que Gabrielle Roy soit ainsi «un écrivain de l’absurde dans la tradition camusienne» (p. 86), elle n’établit pas, comme le fait l’écrivain français, de lien entre l’absurde et le bonheur: incapable de communiquer ce qu’il a appris au lac Vert, Alexandre s’enfonce dans la solitude et accueille la mort avec soulagement. La vision royenne est donc plus sombre et plus impitoyable que celle de Camus. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]

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