TitreAttraits et contraintes du corps féminin chez Gabrielle Roy. Les prémisses de Bonheur d’occasion et leur écho dans le reste de l’œuvre
Type de publicationConference Proceedings
Year of Conference1987
Auteur·e·sStéphan, A
Conference NameUn pays, une voix, Gabrielle Roy
Pagination57-65
Conference Start Date13/05/1987
ÉditeurBordeaux-Talence, La Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 1991
Conference LocationCentre d’études canadiennes de l’Université de Bordeaux
ÉditeurPiccione, M-L
Texte complet

Si les personnages féminins de Gabrielle Roy sont réussis, c’est qu’ils «s’éprouve[nt] aussi comme corps-pour-soi» (p. 57), à la différence des personnages masculins. En revanche, leurs attraits physiques se sont déjà estompés, en ce qui concerne Rose-Anna, ou les renferment, comme pour Florentine, dans la séduction et le narcissisme. Pèsent sur les femmes une «fatalité hostile» (p. 60) qui les voue à la solitude, une malédiction liée à leur fécondité. La maternité entraîne la solitude: on a honte de son corps, on ne peut se confier à autrui ni demander de l’aide; enfin, la maternité sépare les mères de leurs enfants mêmes, comme dans le cas de Mme Laplante dont «le dolorisme avec lequel elle a assumé ses devoirs a tari en elle toute source d’affection» (p. 64). Devant un tel constat, les filles «ne peuvent que confondre le legs de la misère et celui de la maternité dans un refus global» (p. 62). Par contre, Rose-Anna puise, dans sa douzième maternité, «une sorte de résurrection» (p. 65). Roy remet en cause le mythe de la mère canadienne-française en en faisant ressortir le côté sombre, témoignant d’un «féminisme implicite» (p. 57) avant-gardiste pour l’époque, féminisme fondé sur la compassion plutôt que sur la dénonciation. (Voir aussi Bourbonnais 1990.) [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]

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