« Au plus près possible de vous tous ». Deuil, distance et écriture dans la correspondance de Gabrielle Roy
Titre | « Au plus près possible de vous tous ». Deuil, distance et écriture dans la correspondance de Gabrielle Roy |
Type de publication | Conference Proceedings |
Year of Conference | 1994 |
Auteur·e·s | Saint-Martin, L |
Conference Name | Les Femmes de lettres. Écriture féminine ou spécificité générique? |
Pagination | 117-135 |
Conference Start Date | 15/05/1994 |
Éditeur | Université de Montréal, Département d’études françaises, 1994 |
Conference Location | Université de Montréal |
Éditeur | Melançon, B, Popovic, P |
Texte complet | Les lettres qu’a envoyées Gabrielle Roy à sa sœur Bernadette illustrent les nombreux paradoxes du genre épistolaire, notamment la tension entre présence et absence, proximité et distance. La mort de Bernadette, devenue avec le temps une figure maternelle, offre l’occasion d’une véritable réparation, car, cette fois, Roy comblera la mourante de soins et d’affection, comme elle n’a pu le faire pour sa mère. Par ailleurs, les lettres évoquent sans cesse un désir de rencontre qui reste le plus souvent «lettre morte», les retrouvailles ne pouvant s’accomplir que dans l’écriture. L’effacement progressif du «je» au profit du «tu» va à l’encontre de la notion généralement admise selon laquelle la correspondance serait un genre narcissique. Dans ce contexte, «la lettre est un art de vivre, un art de mourir, et toujours, entre la vie et la mort — seule passerelle peut-être entre les deux —, un sublime et douloureux art d’écrire» (p. 135). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |