Au sujet de l’écriture. Ana- lyse sémiotique de deux nouvelles de Gabrielle Roy
Titre | Au sujet de l’écriture. Ana- lyse sémiotique de deux nouvelles de Gabrielle Roy |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 1983 |
Auteur·e·s | Calloud, J, Panier, L |
Revue | Protée |
Volume | 2 |
Numéro | 3 |
Pages | 58-70 |
Texte complet | La nouvelle «La voix des étangs» comprend trois ensembles figuratifs: le chant des grenouilles ou la voix entendue, événement répétitif qui devient un jour ponctuel et déclenche une prise de conscience; la décision d’écrire, qui fait suite à un questionnement identitaire itératif et provoque une division interne chez l’énonciateur; enfin, le dialogue avec la mère, qui est à la fois opposante et adjuvante. On peut noter aussi que le sujet est moins actif que passif, que sa transformation obéit à une voix extérieure et que «le non-savoir y tient une grande place» (p. 64). Tous les fils du texte — la voix, le grenier, la parole et le corps — sont donc liés à un seul mot: «écrire». Si l’on compare cette nouvelle à «Ma coqueluche», on note en contraste une situation initiale dysphorique, une priorité accordée au père et une évolution lente et progressive du sujet. L’étude de l’organisation sémio-narrative (manipulation, qualification, performance) révèle une parenté avec les contes populaires (la princesse dans sa tour, la mère ambivalente, le combat héroïque). Dans «Ma coqueluche», c’est la métonymie (énumération des détails du rêve) qui domine, tandis que «La voix des étangs» est à dominante métaphorique. Enfin, il s’agit de deux textes sur «la lettre» ou «la voix», en quelque sorte sur l’expression en elle-même et pour elle-même: «Quelque chose de ce que l’on imaginait savoir vient se perdre là, mais, dans l’excédent de la “lettre”, quelque chose, comme un trésor, peut y être trouvé» (p. 69). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |