TitreAutobiografia et ficção em Gabrielle Roy
Type de publicationChapitre de livre
Année de publication1995
Auteur·e·sFIGUEIREDO, E
ÉditeurFIGUEIREDO, E
Titre du livreA escrita feminina e a tradição literária
VilleNiteróiNiterói
ÉditeurEDUFF/ABECAN (Editora da Universidade Federal Fluminense/Associação Brasileira de Estudos Canadenses)
Pages29-37
Texte complet

Mieux que les notions de «pacte autobiographique» ou de «pacte romanesque», celle de l’«espace autobiographique» (Philippe Lejeune), permet de rendre compte de l’œuvre de Gabrielle Roy, qui insiste sur le caractère ténu de la frontière entre fiction et autobiographie et sur la part d’invention que renferme cette dernière, si bien qu’on en arrive à une inversion des valeurs habituelles selon lesquelles «l’autobiographie relève du vrai et la fiction du vraisemblable» (p. 32). Les écrits royens sont doublement spéculaires, en raison à la fois de la ressemblance entre le trajet de ses personnages et le sien propre et de leur caractère métafictionnel, caractère dont le personnage de Pierre Cadorai faisant son autoportrait devant le miroir est l’emblème. Par ailleurs, Gabrielle Roy a critiqué le personnage de Madame Bovary, trop masculine, selon elle, pour posséder une quelconque vraisemblance, simple reflet donc de son créateur. Pourtant, elle-même a créé Pierre, curieux personnage androgyne doté d’attributs virils (chasseur, aventurier, il se mesure sans crainte aux rudesses du Grand Nord), mais qui ressemble autant à sa créatrice que Madame Bovary à Flaubert: même quête artistique, même renoncement à la vie au profit de l’œuvre, même solitude. Peut-être est-ce en raison de son goût de la parure, de la séduction et de la passion que l’héroïne de Flaubert inspire à Gabrielle Roy, avec son fort penchant pour la sublimation, «de l’incompréhension, voire un certain malaise» (p. 36), ce qui la pousse en quelque sorte à déclarer: «Madame Bovary, ce n’est pas moi.» [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]