Bonheur d’occasion et Alexandre Chenevert: une narration sous haute surveillance
Titre | Bonheur d’occasion et Alexandre Chenevert: une narration sous haute surveillance |
Type de publication | Chapitre de livre |
Année de publication | 1995 |
Auteur·e·s | Frédéric, M |
Éditeur | Romney, C, Dansereau, E |
Titre du livre | Portes de communications. Études discursives et stylistiques de l’œuvre de Gabrielle Roy |
Ville | Sainte-Foy |
Éditeur | Presses de l’Université Laval |
Pages | 69-82 |
Texte complet | Décrite comme objective, transparente, la narration des romans à caractère hétérodiégétique de l’auteure porte au contraire de nombreuses marques de subjectivité: dans cet univers, «tout est plié à une démonstration savamment — et plus ou moins discrètement — orientée» (p. 70). Les modalisateurs sont rares, si bien que l’omniscience du narrateur s’affiche ouvertement et ne connaît presque pas de limites; le narrateur d’Alexandre Chenevert s’adresse même au lecteur au début du roman. Les descriptions recèlent des jugements portés sur l’apparence et le caractère des personnages, et le discours du narrateur se confond souvent avec celui des protagonistes. Comme le montre un bref rappel de Frédéric 1989, plusieurs personnages sont des types plutôt que des individus, surtout Rose-Anna; les personnages sont souvent opposés les uns aux autres par paires (Jean à Emmanuel, Rose-Anna à Florentine); même l’espace et le temps romanesques sont assujettis à la démonstration en cours (guerre, industrialisation…). On peut donc parler d’une véritable stratégie romanesque présentée sous couvert d’objectivité. Par la suite, les récits homodiégétiques permettront à l’auteure d’afficher franchement sa subjectivité, tout en renouvelant la facture de ses écrits. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |