Bonheur d’occasion et le « grand réalisme »
Titre | Bonheur d’occasion et le « grand réalisme » |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 1989 |
Auteur·e·s | Marcotte, G |
Revue | Voix et Images |
Volume | 14 |
Numéro | 3 |
Pages | 408-413 |
URL | http://www.erudit.org/revue/vi/1989/v14/n3/200794ar.pdf |
Texte complet | Selon le concept de «grand réalisme» élaboré par Georg Lukács, le romancier authentique éclaire les grandes questions de son époque, auxquelles il confère une dimension épique. Le grand réalisme ne peut surgir qu’à la faveur de bouleversements mettant en place des forces antagonistes, ici Jean Lévesque, incarnation du monde industriel dominé par l’ambition, et Rose-Anna, symbole des valeurs familiales traditionnelles. De tous les personnages, seule Florentine se rapproche du «type» au sens de Lukács, personnage qui incarne le mouvement historique dans la mesure où il porte en lui à la fois l’ancien et le nouveau. Mais, la société québécoise de son époque étant fondée sur des valeurs dépourvues de grandeur, elle n’a pas l’envergure du personnage balzacien, par exemple. Comme il est inhabituel de faire porter ainsi à un personnage féminin, frêle de surcroît, le poids de la transformation sociale, on peut s’interroger sur les raisons de ce choix. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |