TitreBonheur d’occasion, faute d’évasion
Type de publicationArticle de revue
Année de publication1991
Auteur·e·sKapetanovich, M
RevueCahiers franco-canadiens de l’Ouest
Volume3
Numéro1
Pages97-122
URLhttp://www.cusb.ca/cusb/cahiersfco/v3n1textes/31kapetan.pdf
Texte complet

Sous des dehors de roman social, Bonheur d’occasion est une œuvre essentiellement autobiographique qui, loin de renfermer une dénonciation socio-politique, étale un discours de misère. Personne ne trouve d’issue, hormis la narratrice, qui éprouve, à enfoncer ses personnages dans un malheur auquel elle seule parvient à échapper, une gratification narcissique intense. Écrasés par l’instance narrative, aussi arrogante que le Dieu janséniste dont l’ombre plane sur le texte, les personnages ne sont que des pantins ou des fragments de la personnalité de l’auteure, Rose-Anna symbolisant par exemple son «attitude dictatoriale» (p. 103), Florentine incarnant son ambition effrénée. À travers les figures d’Azarius et de Jean Lévesque, l’auteure se livre «à une condamnation du mâle en général» (p. 99); ce qu’on a cru être son féminisme n’est qu’une autre facette de son discours misérabiliste. Faisant régner la confession et la démission plutôt que la contestation, le roman est le reflet d’«une appartenance frustrante à une minorité canadienne-française qui se complaît dans sa marginalité» (p. 122). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]