« Changer la vie » ou « changer le monde » ?
Titre | « Changer la vie » ou « changer le monde » ? |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 1997 |
Auteur·e·s | Smart, P |
Revue | Études françaises («Le Survenant et Bonheur d’occasion: rencontre de deux mondes») |
Volume | 33 |
Numéro | 3 |
Pages | 15-21 |
URL | http://www.erudit.org/revue/etudfr/1997/v33/n3/036076ar.pdf |
Texte complet | Germaine Guèvremont et Gabrielle Roy dénoncent toutes deux la rage de posséder les objets, l’argent et les femmes qui anime autant la société paysanne traditionnelle que la société capitaliste urbaine; ce faisant, elles remettent en question la pensée dualiste et la domination des femmes par les hommes. En même temps qu’elles constatent les méfaits de cette idéologie, elles en demeurent prisonnières dans la mesure où elles chantent encore les louanges de la mère traditionnelle et présentent des jeunes femmes stéréotypées qui n’arrivent pas à échapper aux carcans sociaux. Chez elles, les femmes demeurent confinées au corps et à la maternité, tandis que, en raison des contraintes de la vraisemblance, les idées contestataires des auteures s’expriment par l’intermédiaire d’un personnage masculin (Emmanuel et le Survenant). Le choix de ce rédempteur androgyne, qui brouille les catégories du masculin et du féminin pour ouvrir «la voie à une vision plus généreuse des possibilités humaines» (p. 20), permet d’échapper aux idées reçues sur le «roman féminin» de l’époque. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |