Construction de lecture. L'inscription du narrataire dans les récits fictifs d'Antonine Maillet et de Gabrielle Roy
Titre | Construction de lecture. L'inscription du narrataire dans les récits fictifs d'Antonine Maillet et de Gabrielle Roy |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 1999 |
Auteur·e·s | Dansereau, E |
Revue | Francophonies d’Amérique |
Pages | 117-131 |
Texte complet | Le point de départ de cette étude est un court commentaire de Lola Lemire Tostevin publié dans la revue bilingue Tessera en 1989, « Contamination : A Relation of Differences ». La vision de Lemire Tostevin est celle de l’incarnation plurielle de l’écriture et de la mouvance de l’écrivain « bilingue ». Mais, pour le puriste ou le minoritaire, la contamination est synonyme d’insécurité linguistique, d’affaiblissement, sinon de perte de la langue et tel est le cas, souligne Estelle Dansereau, pour les francophones en Amérique du Nord. Admettre que l’anglais joue un rôle dans les projets des écrivains francophones de l’Ouest canadien reviendrait à mettre en question toute une tradition de refus de l’autre par crainte de perte de soi. Pourtant, l’on sait que depuis longtemps des textes plurilingues existent et que le bilinguisme littéraire va au-delà du rapport à un territoire et à une essence pour entrer dans un questionnement très actuel qui prend comme principe opératoire la différence. Les récits de la Franco-Manitobaine Gabrielle Roy et de la Franco-Albertaine Marguerite-A. Primeau servent ici d’exemples permettant d’identifier certains procédés de représentation de cette différence dans l’autre parlant une autre langue. Nous verrons d’ailleurs que la pluralité langagière sous-tend toute l’œuvre de Gabrielle Roy, à la fois par la narration et par sa thématique multiculturelle, et ce tout particulièrement dans les récits d’immigration et de dépossession. À l’heure actuelle, la situation linguistique et culturelle a changé pour les francophones de l’Ouest canadien. Une immigration francophone nouvelle redéfinit la francophonie et laisse des marques visibles sur les productions culturelles. Par exemple, dans le rapport de l’auteur à l’œuvre et à la langue dans les romans de l’Anglo-Albertaine établie en France, Nancy Huston. |