TitreDe la constitution personnelle du sujet « écrivain » à l’émergence de la forme intimiste de Gabrielle Roy
Type de publicationChapitre de livre
Année de publication1993
Auteur·e·sWiktorowicz, C
ÉditeurMilot, L, ernand Roy,
Titre du livreLes Figures de l’écrit. Relecture de romans québécois des Habits rouges aux Filles de Caleb
VilleQuébec
ÉditeurNuit blanch
Pages145-176
Texte complet

Les fictions autobiographiques de Gabrielle Roy font ressortir le côté euphorique de l’écriture, en occultant les épreuves et les tâtonnements, alors que la sémiotique des passions permet de montrer que, dans l’autobiographie, deux parcours pathémiques se côtoient: d’une part, l’inaccessibilité du savoir et de l’écriture pour les Landry-Roy conduit Gabrielle Roy à entreprendre un programme de vengeance; d’autre part, l’écriture devient l’objet d’une quête autonome, mais douloureuse. L’auteure abandonne tout (sa famille, Stephen, ses ambitions théâtrales) et se rapproche graduellement de l’écriture; le couple euphorique Esther-Father Perfect se substitue à celui, dysphorique, des vrais parents, confirmant Gabrielle Roy dans son désir d’écrire. Cependant, l’acte créateur renferme simultanément les deux pôles, positif et négatif, car, s’il permet un certain rapprochement avec le familial, la culpabilité n’en colore pas moins le discours. Cette dysphorie «expliquerait […] le retour obsessif de l’écrivain sur lui-même et, partant, la réorientation progressive de la forme vers le genre intimiste» (p. 175). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]