TitreDe la rupture à la continuité. Gabrielle Roy et André Langevin
Type de publicationChapitre de livre
Année de publication1994
Auteur·e·sMorency, J
Titre du livreLe Mythe américain dans les fictions d’Amérique. De Washington Irving à Jacques Poulin
VilleQuébec
ÉditeurNuit Blanche
Pages149-188
Texte complet

La persistante dualité de l’œuvre royenne correspond à celle du mythe américain, dominé par un conflit entre la nature et la culture et hanté par la quête des origines de la vie, par un désir de retour vers les forces primitives et par la nécessité de la métamorphose et du recommencement. Nombre d’éléments de La Montagne secrète, dont la remontée vers le Nord, les figures du Survenant, du coureur des bois et de l’Indien, tous des évocations du passé américain, témoignent de la prégnance de ce mythe chez Gabrielle Roy, comme le fait également la quête artistique de Pierre. La Route d’Altamont, autre récit de métamorphose, avec ses personnages nomades et sédentaires, est le prolongement de La Montagne secrète. Bien qu’il s’accompagne d’un sentiment du tragique, l’optimisme de Gabrielle Roy la lie davantage à Melville ou à Hawthorne qu’à «un romancier de la défaite comme Savard» (p. 172); son intérêt pour les origines la rapproche également de Washington Irving. Malgré de nombreux contrastes avec l’œuvre d’André Langevin, on peut relever chez les deux auteurs la réactivation des mêmes mythes du continent américain et l’appel «aux figures synthétiques du renoncement» (p. 188). (Cet article recoupe en partie Morency 1986 et 1991.) [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]