De quelques influences possibles sur la vision du monde de Gabrielle Roy: George Wilkinson et Henri Girard

À l’origine de la «vision du monde progressiste et démocratique» (p. 438) de Gabrielle Roy, on retrouve peut-être l’empreinte de deux hommes qu’elle a connus dans les années 1940. George Wilkinson, ancien pasteur et militant politique, décrivait dans Le Jour (journal libéral qui dénonce aussi le racisme) les conditions de vie des chômeurs, critiquait le système social responsable selon lui de la Crise et s’insurgeait contre la montée du fascisme. Critique d’art au journal libéral Le Canada, Henri Girard a sans doute été pour Gabrielle Roy un «mentor» (p. 447). Il critiquait la xénophobie des élites intellectuelles de l’époque et prônait une littérature axée sur la vie contemporaine. En revanche, il était d’avis que l’artiste doit se désintéresser des questions matérielles, dont la politique, point de vue qu’a rejeté Gabrielle Roy. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]