TitreDeux scènes médianes où le discours prend corps
Type de publicationArticle de revue
Année de publication1997
Auteur·e·sAllard, J
RevueÉtudes françaises
Volume33
Numéro3
Pages53-65
URLhttp://www.erudit.org/revue/etudfr/1997/v33/n3/036079ar.pdf
Texte complet

L’étude des espaces symbolique et matériel du récit permet de situer Bonheur d’occasion et Le Survenant par rapport à deux sociogrammes dominants de l’histoire romanesque québécoise, la Cité et la Chambre (discours politique et amoureux), qui s’opposent en quelque sorte au discours du Ciel (discours religieux). La scène médiane, qui ne se trouve pas nécessairement au centre mathématique du livre, est tout aussi déterminante que les incipit et excipit, plus souvent étudiés: dans Le Survenant, il s’agit de la fête du jour de l’An, tandis que, dans Bonheur d’occasion, il faut retenir le chapitre XVII, celui qui montre Jean marchant au hasard dans la ville après avoir fait l’amour à Florentine. Le rapport amoureux y est présenté comme sale: il doit être nié avec autant de violence qu’on en met à nier la pauvreté sur le plan politique, d’où les images du vent et de la pluie qui balaient tout. On constate donc, dans les deux romans, «des exemples de l’imprégnation de la Cité par la Chambre, dans l’estompement graduel du Ciel» (p. 65), signe de leur modernité éclatante. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]