Dialectique de la ville et de la campagne chez Gabrielle Roy et chez Mongo Beti

Comparaison de Bonheur d’occasion et de Ville cruelle de Mongo Beti (pseudonyme d’Alexandre Biyidi, écrivain camerounais). Enseignants et journalistes, les deux auteurs traitent du colonialisme et de la misère qu’il engendre: chômage chez Roy, exploitation des paysans chez Beti. Tous deux ont une vision «apocalyptique» (p. 14) et signent une «caricature sociale» (p. 19) qui révèle un pays en crise profonde. Bonheur d’occasion est aussi «un mélodrame éloquent saturé d’aventures rocambolesques» (p. 39). Gabrielle Roy dépeint à la fois la famille urbaine et la famille rurale; Mme Laplante «semble refléter un caractère séduisant d’une mère de famille modèle» (p. 59), alors qu’en ville la famille s’effrite. Les deux villes fictives se trouvent très près de la réalité sociologique et toponymique de leur époque, Gabrielle Roy nommant par exemple plus d’une trentaine de rues montréalaises. [Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal. ]