Écriture et désir chez Gabrielle Roy. Lecture d’un récit de La Route d’Altamont
Titre | Écriture et désir chez Gabrielle Roy. Lecture d’un récit de La Route d’Altamont |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 1994 |
Auteur·e·s | Roy, A |
Revue | Voix et Images |
Volume | 20 |
Numéro | 1 |
Pages | 133-161 |
Texte complet | Chez Gabrielle Roy, le désir sexuel, «menaçant et mortifère» (p. 137), semble réservé aux hommes, et eux-mêmes, autant que les femmes, en sont les victimes. Derrière une façade idyllique se cachent donc des forces pulsionnelles qui travaillent l’écriture royenne. Par exemple, une lecture psychanalytique de la nouvelle «Le vieillard et l’enfant» révèle la mise en scène d’une expédition œdipienne. M. Saint-Hilaire représente le père-objet du désir de la fille, qui évince la mère jalouse et brave ses interdits; il possède donc la connaissance et le pouvoir de satisfaire les appétits de la petite Christine. L’agitation qui s’empare de la fillette durant le voyage est d’ordre sexuel, et le lac Winnipeg représente le corps de la mère qui renferme le pénis paternel (les «rouleaux» que font les vagues). L’écriture royenne serait ainsi motivée par le désir de réparer ce «forfait filial», ce «dépouillement du corps maternel de ses contenus» ou cette «séparation et cet abandon de la figure maternelle» (p. 161). On doit y voir une forme de réparation telle que la décrit M. Klein. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |