TitreÉnoncé et énonciation: la rencontre du « moi/je » dans La Détresse et l’Enchantement
Type de publicationChapitre de livre
Année de publication1995
Auteur·e·sDubé, P
ÉditeurRomney, C, Dansereau, E
Titre du livrePortes de communications. Études discursives et stylistiques de l’œuvre de Gabrielle Roy
VilleSainte-Foy
ÉditeurPresses de l’Université Laval
Pages9-26
Texte complet

À partir d’une démonstration faite dans une étude antérieure (Dubé 1989), à savoir que les ruptures dans la vie de l’auteure visaient à faire un vide nécessaire mais étaient source d’une culpabilité tenace qui devient le moteur de l’écriture, on comprend qu’à cette impasse La Détresse et l’Enchantement propose une certaine issue en mettant en texte un processus de compréhension et de connaissance de soi, traduit sur le plan discursif par la présence d’un grand nombre de modalisateurs et d’interrogations. Au cours du processus énonciatif, le «je» de l’énonciation se transforme et transforme le sujet de l’énoncé, si bien que c’est en écrivant que l’auteure prend conscience de la vérité de sa propre vie, par exemple «l’ineffable du rapport avec son père» (p. 23), qu’elle n’a jamais su aimer. Ainsi, le texte «est davantage une texture d’où doit surgir l’être qu’une “narration mémorielle”» (p. 19). Gabrielle Roy gagne en partie son pari de saisir l’insaisissable, mais découvre des vérités amères sans jamais parvenir à exorciser sa culpabilité, l’œuvre représentant «un maigre palliatif à son malheur d’être» (p. 25). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]