TitreÉthique médiévale et esthétique renaissante dans deux récits de Rue Deschambault de Gabrielle Roy
Type de publicationConference Proceedings
Year of Conference1995
Auteur·e·sDunn-Lardeau, B
Conference NameColloque international «Gabrielle Roy»
Pagination497-509
Conference Start Date27/09/1995
ÉditeurWinnipeg, Presses universitaires de Saint-Boniface, 1996
Conference LocationCollège universitaire de Saint-Boniface
ÉditeurFauchon, A
Texte complet

On retrouve, dans Rue Deschambault, quelques références à la Renaissance élisabéthaine, qui témoignent à la fois de l’éducation de type britannique qu’a reçue Christine et d’une ouverture au rêve et au plaisir des sons. Jamais nommé, le Moyen Âge est beaucoup plus présent dans le texte, notamment dans la nouvelle «Les bijoux», où s’impose une version laïcisée de la figure médiévale et renaissante de la pécheresse qui se transforme en pénitente. Comme chez Marguerite de Navarre, le miroir déclenche chez Christine une réflexion sur elle-même qui la pousse à rejeter la vanité du monde. C’est donc un «récit de conversion», mais l’instrument de la transformation chez Gabrielle Roy est le discours maternel plutôt qu’une figure religieuse. Comme Christine cherche à devenir elle-même plutôt qu’à obtenir le pardon divin, nous avons affaire non pas à une victoire de l’âme sur le péché, mais à une quête de soi qui privilégie l’être par rapport au paraître. Le conflit, dans le discours maternel, entre un féminisme moderne et des clichés sur l’infériorité naturelle des femmes, montre que «la mère et la fille sont encore les héritières du lourd substrat du christianisme médiéval qui s’est perpétué dans la mentalité traditionnelle de la culture canadienne-française d’alors» (p. 504). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]