TitreFonctions et signification du narrataire autobiographique chez Gabrielle Roy
Type de publicationChapitre de livre
Année de publication1992
Auteur·e·sWiktorowicz, C
ÉditeurFrédéric, M
Titre du livreEntre l’histoire et le roman: la littérature personnelle
VilleBruxelles
ÉditeurUniversité libre de Bruxelles, Centre d’études canadiennes
Pages77-99
Texte complet

Le pacte de lecture (Lejeune) de La Détresse et l’Enchantement, jamais explicité, doit être cherché dans le processus énonciatif. Si la narratrice ne s’adresse jamais directement au narrataire, celui-ci est convoqué par le jeu des pronoms. La raison d’être de l’autobiographie, la reconquête de soi grâce à la mémoire, fait qu’on ménage un grand rôle au narrataire, qui devient «un agent essentiel pour réaliser l’effet de “totalisation” que vise l’expression autobiographique» (p. 90). La dimension émotive compte davantage que l’exactitude, la narratrice avouant ouvertement ses oublis; la figure du «pauvre derviche» souligne le dépouillement et la proximité de la mort, deux conditions qui favorisent l’émergence d’une complicité. Aux liens familiaux se substitue donc «la nouvelle identification avec un interlocuteur à la fois anonyme et collectif» (p. 92). Cette communication privilégiée entre narrateur et narrataire obéit à la vision royenne de la réconciliation de tous les êtres humains. (Voir aussi Ouellet 1993.) [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]