French and English in Gabrielle Roy's Autobiographical Work
Titre | French and English in Gabrielle Roy's Autobiographical Work |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 2005 |
Auteur·e·s | Chapman, R |
Revue | The French Review |
Volume | 78 |
Numéro | 6 |
Pages | 1127-1137 |
Texte complet | Pour Rosemary Chapman, Gabrielle Roy entretenait vis-à-vis de la langue anglaise et française une relation particulière qui correspond à ce que Robert Young définissait comme: « the intricate processes of cultural contact, intrusion, fusion and disjunction » produit par le colonialisme. Après avoir rappelé les origines manitobaines de la romancière, et donc sa position de francophone dans une province majoritairement anglophone, Chapman évoque le passé d’institutrice de Roy, ainsi que son départ pour le Québec en 1939. Pour Chapman, cet itinéraire peut être vu comme une réponse à l’éducation bi-culturelle et coloniale de la romancière. La relation qu’entretenait Roy avec les langues ne se limite pas pour autant à une utilisation défensive du français, ni à une « loyauté linguistique » telle que définie par Grutman. De même, malgré sa décision d’écrire en français, Roy a toujours cherché à toucher un public anglophone et francophone. À partir de ces considérations, Chapman analyse La Détresse et l’enchantement et le rapport aux deux langues, et donc aux deux cultures, que cet ouvrage révèle. Pour Chapman, ce texte expose par passages une oppression linguistique résultant du colonialisme vécue par Roy tout en gardant la solidarité assumée de la romancière vis-à-vis du « pauvre peuple dépossédé ». Toutefois, l’écriture de Roy reste toujours ouverte à la langue de l’Autre et offre des passages où échanges linguistiques et usage créatif de l’anglais côtoient des descriptions d’humiliation et d’exclusion. [par Annick Lavogiez] |