TitreInterprétation de quelques formes des discours de Gabrielle Roy
Type de publicationArticle de revue
Année de publication1981
Auteur·e·sJuéry, R
RevueVoix et images
Volume6
Numéro2
Pages293-317
URLhttp://www.erudit.org/revue/vi/1981/v6/n2/200270ar.pdf
Texte complet

On peut parler de «sens indirect» «dès que le rapport entre deux unités linguistiques paraît incongru au lecteur, lequel utilise alors sa compétence linguistique pour modifier le sens premier (direct) en rendant ainsi à la chaîne syntagmatique toute sa pertinence» (p. 293). Cette opération est particulièrement nécessaire pour la lecture de Cet été qui chantait, car cette œuvre nous met en présence de petits événements insolites du monde naturel, laissant entendre qu’il y a perméabilité entre l’univers du réel et celui de l’imaginaire. En effet, nous sommes souvent placés devant des comportements animaux que le narrateur-témoin essaie d’interpréter, le plus souvent en les assimilant à des réactions humaines; en même temps, les nombreuses marques d’hésitation font partager au lecteur l’incertitude du narrateur et l’associent au travail d’interprétation et d’ordonnancement de l’univers. En définitive, l’entreprise de connaissance dont il s’agit est l’exploration de soi; le narrateur cherche à s’imposer comme un interprète hors pair des signes que lui envoie la réalité, mais craint de se tromper ou de ne pas être cru. On peut donc parler d’«un été qui a plutôt mal chanté» (p. 317). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]