La condition féminine dans l’œuvre de Gabrielle Roy
Titre | La condition féminine dans l’œuvre de Gabrielle Roy |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 1979 |
Auteur·e·s | Pascal, G |
Revue | Voix et Images |
Volume | 5 |
Numéro | 1 |
Pages | 143-163 |
URL | http://www.erudit.org/revue/vi/1979/v5/n1/200193ar.pdf |
Texte complet | Sans offrir un discours féministe développé, l’œuvre de Gabrielle Roy annonce à bien des égards le féminisme actuel. Les mères asservies, privées de liberté, inspirent à leurs filles «une révolte passionnée qui compromet plus ou moins définitivement l’élaboration de leur identité féminine» (p. 143). Celles-ci recherchent alors un moyen d’échapper à leur condition: «sublimation sociale» (Florentine), «sublimation raciale» (Elsa), «sublimation mystique» (Yvonne), «sublimation littéraire» (Joséphine, Christine). La nouvelle «Les déserteuses» constitue une mise en abyme de l’œuvre en ce qui a trait à la condition féminine: Éveline conquiert sa liberté au prix de nombreux sacrifices et, à la fin, se transforme en un personnage mythique, celui de la conteuse. Sinon, seule l’institutrice concilie la maternité (symbolique dans son cas) et la liberté; elle s’attache aux enfants tout en demeurant autonome. Elle devient ainsi une autre figure mythique, le seul personnage féminin à échapper au sort commun; ce recours au mythique comme moyen de résoudre l’opposition entre exigence de liberté et vocation maternelle, fréquent chez Roy, s’accompagne d’une certaine forme d’élitisme, car «ce statut d’exception condamne indirectement à l’impuissance toute la condition féminine qui ne relève pas de lui» (p. 160). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |