La femme et la guerre dans Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy

Des liens particuliers se tissent entre les femmes et la guerre dans Bonheur d’occasion, justifiant ainsi le titre du roman. Si elles tirent profit de la guerre, elles ne jouissent que d’un «bonheur altéré» (p. 53): désenchantement pour Florentine, désarroi pour Rose-Anna. Renfermés dans la sphère privée, les personnages féminins (surtout Florentine, égoïste et futile) paraissent incapables de toute réflexion politique; comme l’a déjà noté André Brochu, il s’agit d’une opposition cercle-droite, femme-homme, esclavage-liberté. Deux visions qu’auront Florentine et Rose-Anna de la guerre, l’une liée à la droite, l’autre au cercle, illustrent la dualité qui sous-tend le roman: la guerre est à la fois «une solution et un désastre» (p. 50). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]