La Montagne secrète ou la peinture inachevée: un échec de Gabrielle Roy
Titre | La Montagne secrète ou la peinture inachevée: un échec de Gabrielle Roy |
Type de publication | Conference Proceedings |
Year of Conference | 1992 |
Auteur·e·s | Piccione, M-L |
Conference Name | Image et Récit. Littérature(s) et arts visuels du Canada |
Pagination | 341-354 |
Conference Start Date | 22/10/1992 |
Éditeur | Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1993 |
Conference Location | Strasbourg |
Éditeur | Lacroix, J-M, Vauthier, S, Ventura, H |
Texte complet | «Plus qu’une biographie romancée, La Montagne secrète est une confession» (p. 343). Gabrielle Roy a prêté à Pierre nombre de ses propres traits et gestes, dont le plus important est d’avoir sacrifié à l’art les personnes et les valeurs les plus chères. L’esthétique de Pierre est proche de celle de Gabrielle Roy: même prédilection pour l’esquisse et le fragment, même art «parfois laborieux, qui laisse apercevoir l’effort qu’il a coûté» (p. 349). Nous sommes en présence d’un roman initiatique inversé, qui conduit de la possession à la désappropriation, si bien que le travail créateur devient de plus en plus difficile. À l’échec de Pierre correspond un mimétisme formel, la première partie du roman étant réussie sur les plans structurel et stylistique, la deuxième s’empêtrant dans les répétitions et les maladresses. Il y a donc double échec, celui du roman (peut-être volontaire) reprenant et dédoublant celui du héros. Ainsi, Gabrielle Roy fut le premier écrivain canadien-français à mettre en scène le difficile travail créateur, véritable obsession des romanciers qui l’ont suivie (Beaulieu, Poulin, Godbout). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |