La représentation de l’espace dans les oeuvres de Gabrielle Roy et d’Antonine Maillet

Jean Morency et James Finney examinent la représentation de l’espace d’abord en fonction des contextes sociohistoriques de l’Acadie et du Canada français, puis en parcourant l’œuvre de deux écrivaines et en étudiant plus spécifiquement deux textes fondamentaux : Pélagie-la-Charrette (1979) d’Antonine Maillet et De quoi t’ennuies-tu, Éveline? (1982) de Gabrielle Roy. La représentation de l’espace diffère chez les deux écrivaines. Dans l’œuvre de Maillet, elle s’exprime par le dilemme qui marque l’imaginaire acadien depuis le XVIIIe siècle, une Acadie plurielle, et elle est présentée sur le mode de la névrose. Au contraire, chez Roy, l’espace est vécu comme une expérience exaltante marquée par l’esprit des pionniers qui animait sa famille et l’expérience de l’imaginaire de l’espace américain dans la conscience collective. Les romans de Roy et Maillet, entre la frénésie canadienne-française et la complainte acadienne devant l’espace continental, forment un contrepoint parfait avec une œuvre comme celle de Jacques Ferron qui tente de recentrer l’espace collectif sur le pays québécois.
[par Julie Hétu]