TitreLa structure sémantique de Bonheur d’occasion
Type de publicationArticle de revue
Année de publication1979
Auteur·e·sBrochu, A
RevueRevue des sciences humaines
Volume45
Numéro173
Pages37-47
Texte complet

Quatre «sphères d’existence» sont décrites dans Bonheur d’occasion: la sphère individuelle (les histoires d’amour), la sphère familiale (Rose-Anna), la sphère sociale (la vie de Saint-Henri) et, enfin, la sphère mondiale (la guerre). À l’intérieur de chaque sphère, les échanges, «l’évasion horizontale», sont toujours négatifs (échec de l’amour, désagrégation de la famille, conflit Westmount-Saint-Henri, catastrophes de la guerre). On peut tenter de passer d’une sphère à l’autre: ainsi, Florentine passe de la première à la deuxième en épousant Emmanuel, Jean va de la première à la troisième en réalisant ses ambitions matérielles, Emmanuel intervient dans la sphère mondiale. N’étant pas sanctionnée, cette «évasion verticale» constitue le meilleur espoir des personnages. Par ailleurs, le carré sémiotique de Greimas montre toute l’importance de l’opposition rêve-réalité: Azarius représente le rêve, Rose-Anna la réalité (la misère et le pragmatisme), Jean le non-rêve (l’arrivisme) et Emmanuel la non-réalité (l’idéalisme). Quant à Florentine, elle est partagée entre les deux pôles thématiques, ce qui en fait sans doute le personnage central du roman. À superposer les deux niveaux, on se rend compte que les quatre pôles du carré sémiotique correspondent pour l’essentiel aux sphères individuelle, familiale, sociale et mondiale, signe de la cohérence extrême du contenu de l’œuvre. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]