La tentation de l'allégorie

Dans ce chapitre, Yannick Roy s’intéresse aux trois nouvelles inédites intitulées « Le Déluge », « La Première femme » et « Dieu », écrites par Gabrielle Roy à l’automne 1948, et qui se distinguent très nettement des autres nouvelles et romans, écrits par celle-ci à la même époque. Pour Yannick Roy, ces nouvelles fondent un sous-ensemble cohérent et pourraient être considérées comme l’ébauche d’un projet abandonné par la romancière. Ces textes constituent, en matière de préoccupations morales ou métaphysiques royennes, une sorte de « matière première » affinée et transformée par Gabrielle Roy lors de l’écriture de ses romans. Yannick Roy s’intéresse à ce processus de transformation et propose un rapprochement entre le destin de Grunhilde dans « La Première femme » et d’Elsa dans La Rivière sans repos. Pour Yannick Roy, La Rivière sans repos peut être envisagé comme une réécriture de « La Première femme », mais aussi comme son achèvement, son accomplissement. Il envisage aussi la possibilité de considérer ces textes comme deux versions différentes d’un même récit implicite. [par Annick Lavogiez]