Le « je » spéculaire: Rue Deschambault comme Bildungsroman
Titre | Le « je » spéculaire: Rue Deschambault comme Bildungsroman |
Type de publication | Conference Proceedings |
Year of Conference | 1995 |
Auteur·e·s | Heidenreich, R |
Conference Name | Colloque international «Gabrielle Roy» |
Pagination | 477-486 |
Conference Start Date | 27/09/1995 |
Éditeur | Winnipeg, Presses universitaires de Saint- Boniface, 1996 |
Conference Location | Collège universitaire de Saint-Boniface |
Éditeur | Fauchon, A |
Texte complet | Texte inclassable mais proche à bien des égards du genre romanesque, Rue Deschambault appartient à la tradition du Bildungsroman, ou roman d’apprentissage. En effet, le roman ne vise pas à présenter une «tranche de vie»; ce sont moins les événements qui retiennent l’attention que la marque qu’ils laissent sur la narratrice, ainsi que l’écart entre «je» narrant et «je» narré; scènes d’action et plongées dans la vie intérieure alternent. Souvent, au lieu de rencontrer l’autre au cours de ses déplacements, Christine prend conscience d’éléments hétérogènes dans son entourage immédiat, comme le logeur noir ou la folie de sa sœur Alicia. Les différences entre le Bildungsroman classique et Rue Deschambault, surtout l’absence d’une fin totalisante qui explique le sens de toutes les rencontres et de tous les événements vécus, la rareté des voyages ou l’absence d’un conflit entre l’héroïne et les normes sociales, s’expliquent par le fait qu’il s’agit de la réalité d’un sujet féminin. On a donc affaire à un roman d’apprentissage au féminin, qui s’inscrit dans un sous-genre tout en le transgressant pour l’adapter à la réalité des femmes; à la fin, Christine a une «chambre à soi» et gagne sa vie. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |