Le pathétique chez Gabrielle Roy

Pour Allan MacDonell, il existe dans l’œuvre de Gabrielle Roy une préférence marquée pour le style élevé ou sublime, ce sublime se caractérisant souvent par le pathétique. Composante du style royen, le pathétique en est aussi un élément mystificateur : lorsqu’il suscite les émotions du lecteur, il réussit par la même occasion à brouiller ses traces. MacDonell analyse tout d’abord le schéma rhétorique à trois volets présent dans l’œuvre royenne : l’ethos (la personnalité de l’auteur/narrateur), le logos (l’argumentation présente dans la structure et dans certaines figures de style) et le pathos (l’art d’émouvoir). MacDonell analyse par ailleurs certaines tactiques royennes, notamment la métaphore, qui permettent à la romancière de se mettre à la place du personnage pour prendre la parole et diriger l’expérience émotive du lecteur. Pour conclure, MacDonell se demande si Roy n’étouffe pas parfois ses personnages à travers un arsenal de figures qui scellent leurs destins. [par Annick Lavogiez]