Le Roman québécois de 1944 à 1965. Symptômes du colonialisme et signes de libération
Titre | Le Roman québécois de 1944 à 1965. Symptômes du colonialisme et signes de libération |
Type de publication | Chapitre de livre |
Année de publication | 1989 |
Auteur·e·s | Arguin, M |
Titre du livre | Le Roman québécois de 1944 à 1965. Symptômes du colonialisme et signes de libération |
Ville | Montréal |
Éditeur | L'Hexagone |
Pages | 33-99 |
Texte complet | Comme d’autres romanciers québécois de la même période, Gabrielle Roy dépeint l’affrontement entre anglophones et francophones et montre que ceux-ci constituent une «classe ethnique défavorisée» (p. 37), marquée par le chômage et la dépossession. La ville est «aux mains des étrangers» (p. 40), chez qui, selon Alexandre Chenevert, «le goût de la domination est inné» (p. 50). Les deux romans urbains de Gabrielle Roy dénoncent l’aliénation, le colonialisme économique et l’identification de la langue anglaise à la réussite. Y figurent les mêmes types que dans les autres romans sociaux de la période: le rêveur aliéné (Azarius et Alexandre) et l’ambitieux (Jean Lévesque). Celui-ci atteint seul dans le roman de mœurs urbaines «ce degré de lucidité qui fait de lui la préfiguration du héros du roman de contestation, le révolutionnaire, qui assumera, en pleine conscience, un choix entre l’assimilation et la suppression du dominateur» (p. 89). Mais, faute de possibilités concrètes à sa mesure et de moyens d’échapper à son statut de colonisé (ainsi qu’en témoigne son incapacité d’imaginer la réussite autrement que par l’adhésion à la classe dominante), sa révolte tourne court. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |