Les sortilèges de la voix chez Gabrielle Roy
Titre | Les sortilèges de la voix chez Gabrielle Roy |
Type de publication | Conference Proceedings |
Year of Conference | 1995 |
Auteur·e·s | Bourbonnais, N |
Conference Name | Colloque international «Gabrielle Roy» |
Pagination | 427-435 |
Conference Start Date | 27/09/1995 |
Éditeur | Presses universitaires de Saint-Boniface |
Conference Location | Saint-Boniface |
Éditeur | Fauchon, A |
Texte complet | La fascination pour la voix humaine, qui se soustrait au sens et au logos pour donner «accès à la bienheureuse folie, propice à la libération» (p. 429), marque l’œuvre royenne. La voix-chant, innée et naturelle plutôt que cultivée, ébranle et ravit l’auditeur, l’entraînant vers le passé, vers l’origine; elle abolit alors, un instant, les ravages du temps. Le chant des grenouilles et la «petite phrase» que chuchote le lac déclenchent l’émotion et le désir de se lancer dans la vie; la voix est ainsi liée à l’émergence du rêve de bonheur futur. Chez Roy, la voix est non pas sensuelle ou amoureuse, mais bien «désincarnée, angélique ou étrangement mystérieuse» (p. 431). Elle est aussi l’instrument privilégié du rapprochement avec la mère originelle plutôt qu’avec la «pauvre mère» (p. 433) accablée de soucis; c’est pour cette raison qu’elle est toujours source d’harmonie, voire de fusion avec l’univers. En somme, «tout se passe comme si chez Gabrielle Roy la voix était à l’origine de la création» (p. 435). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |