L’Étrangère. Gabrielle Roy’s Search for Home

Bien que de nombreux francophones de l’Ouest canadien l’aient considérée en quelque sorte comme leur «représentante officielle», Gabrielle Roy a malheureusement refusé de servir de championne ou de porte-parole de cette collectivité. Toute sa vie, elle a souffert de vivre en étrangère, tenue à distance aussi bien par les anglophones canadiens que par les Québécois, qui ont «trahi» (p. 22) les francophones hors Québec. L’intérêt manifesté envers les immigrants traduit aussi bien une réticence à évoquer le sort des Canadiens français que l’émergence d’une certaine solidarité entre des groupes marginalisés au sein de la culture dominante. La disparition progressive des personnages canadiens-français au profit de protagonistes immigrants est le fidèle reflet de l’histoire des francophones de l’Ouest canadien. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]