TitreThe Literary Vision of Gabrielle Roy: An Analysis of Her Works
Type de publicationLivre
Année de publication1984
Auteur·e·sGilbert Lewis, P
VilleBirmingham
ÉditeurSumma Publications
Texte complet

Portrait de l’ensemble de l’œuvre de Gabrielle Roy, accompagné d’une analyse de ses thèmes, images et intérêts. Sont étudiés, à tour de rôle, les différents âges de la vie: enfance émerveillée mais angoissée, vie d’adulte pleine d’épreuves, surtout pour les mères de famille, vieillesse où alternent la tristesse et la fierté, enfin, liens privilégiés qui se tissent entre les enfants et les vieillards, entre le début et la fin de la vie, car tous, quel que soit leur âge, sont confrontés à l’inévitabilité de la mort. Le portrait de la nature chez Roy reprend le mouvement circulaire et la dualité persistante qui se retrouvent aussi chez l’ensemble des personnages, partagés entre la soif de liberté et le désir de forger des liens affectifs; ainsi, la maison est tantôt une cage, tantôt un refuge. Suivant les théories de Bachelard, on peut distinguer, chez Roy, les rêves des rêveries: les premiers, masculins, sont liés à un but à atteindre, tandis que les deuxièmes, féminins, projettent le rêveur dans un futur vague que contredit la réalité objective. Si les personnages des deux sexes s’adonnent à la rêverie, seuls les personnages masculins semblent avoir accès au rêve (c’est le cas aussi de Christine et des maîtresses d’école). Du point de vue esthétique, on peut relever l’importance des figures de conteurs et d’artistes, dont le rôle est de partir à la découverte de soi pour ensuite faire partager aux autres la force libératrice qu’ils tirent de cette exploration. Le créateur est donc hanté par un désir de perfection, d’où un sentiment d’insatisfaction durable. Quant à la foi religieuse, relativement peu importante chez Roy, elle oscille entre l’idéalisme et le réalisme tragique; l’œuvre renferme une critique féministe de l’Église, notamment à cause de l’obligation de procréer, mais la plupart des prêtres sont dépeints de manière positive. Enfin, la vision du futur et du progrès est marquée par la même oscillation entre réalisme et idéalisme, la confiance l’emportant généralement sur le tragique. Dans un monde idéal, tous les êtres seraient solidaires. Hâter la venue de ce monde constitue la grande tâche de l’artiste. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]