L’univers féminin/féministe de Ces enfants de ma vie de Gabrielle Roy
Titre | L’univers féminin/féministe de Ces enfants de ma vie de Gabrielle Roy |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 1989 |
Auteur·e·s | Courchene, M |
Revue | Frontenac |
Numéro | 6-7 |
Pages | 61-84 |
Texte complet | L’institutrice de Ces enfants de ma vie se caractérise par son autonomie et sa volonté; sa salle de classe est «le microcosme d’une collectivité où la Loi du Père ne peut s’enraciner» (p. 63), lieu d’où les hommes sortent transformés (sans qu’il y ait jeu de pouvoir ou survalorisation de la Femme). C’est son attitude libre et subtilement contestataire qui permet la déconstruction de la structure hiérarchique de la so- ciété et la subversion de l’autorité (là où le directeur de l’école n’a pas su freiner la violence du père Demetrioff, l’institutrice le désarmera sans mal). Mais l’institutrice ne vise jamais la domination; elle prise plutôt les relations égalitaires, ouvertes, comme en témoigne son rapport avec Médéric. Le portrait négatif de certains pères traditionnels (ou leur absence) constitue une critique explicite des valeurs patriarcales. Si le texte valorise les qualités considérées comme féminines, il n’en fait pas l’apanage des femmes, car plusieurs garçons, ainsi qu’un père, les possèdent. Il en résulte une critique de la virilité traditionnelle, une déconstruction de l’opposition masculin-féminin et, grâce à la solidarité institutrice-mères, une revalorisation de la maternité, qui «peut devenir le lieu privilégié du dépassement des limites imposées par la pensée patriarcale» (p. 81). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |