Mainstream or Two Solitudes: Hugh MacLennan and Gabrielle Roy
Titre | Mainstream or Two Solitudes: Hugh MacLennan and Gabrielle Roy |
Type de publication | Chapitre de livre |
Année de publication | 1986 |
Auteur·e·s | Stratford, P |
Titre du livre | All the Polarities: Comparative Studies in Contemporary Canadian Novels in French and English |
Ville | Toronto |
Éditeur | ECW Press |
Pages | 12-29 |
Texte complet | Plusieurs éléments biographiques, dont la publication en 1945 d’un roman marquant, rapprochent les deux auteurs (débuts dans l’enseignement, études à l’étranger, établissement à Montréal vers le même âge, travail de journaliste, venue à l’écriture assez tardive). En revanche, bien que tous deux pratiquent le réalisme social et mettent en scène le petit peuple, MacLennan s’intéresse à l’ensemble de la société canadienne-anglaise et canadienne-française sur une période de plus de vingt ans et décrit de nombreux clivages entre les deux peuples, entre les pauvres et les riches et entre divers éléments de la société canadienne-française (nationalistes et fédéralistes, curé et seigneur…). Quant à Gabrielle Roy, sa narration est d’une portée beaucoup plus limitée et son réalisme est plus sélectif: elle ne met en scène qu’un seul quartier francophone, avec moins de personnages, et la hiérarchie sociale qu’elle dépeint s’arrête à la petite bourgeoisie; l’autre solitude n’est présente qu’implicitement. La durée romanesque est de quelques mois à peine, et l’unité de lieu et d’action rapproche son œuvre de la tragédie classique. MacLennan se fait volontiers didactique, alors que Roy préfère l’allusion à l’explication et ne sacrifie jamais l’intérêt romanesque au développement du thème. Comme point de vue romanesque, on retrouve chez MacLennan un narrateur omniscient qui surplombe en quelque sorte ses personnages. Roy nous offre plutôt des aperçus multiples de la réalité, grâce à un regard mobile qui privilégie nombre de personnages à tour de rôle. Sa compassion pour les démunis (qui s’oppose à un intérêt, chez MacLennan, pour les mécanismes du pouvoir), son intérêt pour les personnages féminins et sa vision fortement intériorisée sont peut-être une «manifestation de l’intuition féminine de l’auteur» (p. 67). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |