Maux et mots du corps dans Alexandre Chenevert de Gabrielle Roy

Alexandre Chenevert a beaucoup été étudié dans une perspective « psychologique » tandis que la dimension physique du personnage dévoilée au fur et à mesure du récit, a souvent été laissée de côté. Céline Tanguay cherche à répondre à la question suivante : qu’y a-t-il à dire à propos du corps d’Alexandre, figurativement, littéralement ? Tout d’abord, elle explique que la maladie physique du protagoniste permet de comprendre que ses souffrances physiques sont une métaphore d’un mal psychologique, le cancer de la prostate illustrant la difficulté d’Alexandre à gérer les communications orales et écrites. Puis, à travers une lecture sémiotique du corps comme vecteur de signes de communication, Tanguay définit l’attitude du personnage en relation avec les autres personnages, établissant ainsi une poétique du non-verbal. Elle démontre ainsi que le héros est capable d’utiliser le langage du corps à son avantage et réussit à transmettre un message : le langage du corps utilisé par Alexandre est bel et bien un moyen pour lui d’échapper à son aliénation. [par Annick Lavogiez]