On the Outside Looking In: The Political Economy of Everyday Life in Gabrielle Roy’s Bonheur d’occasion
Titre | On the Outside Looking In: The Political Economy of Everyday Life in Gabrielle Roy’s Bonheur d’occasion |
Type de publication | Chapitre de livre |
Année de publication | 1990 |
Auteur·e·s | Purdy, A |
Titre du livre | A Certain Difficulty of Being: Essays on the Quebec Novel |
Ville | Montréal/Kingston |
Éditeur | McGill/Queen’s University Press |
Pages | 41-61 |
Texte complet | Par contraste avec George Orwell, qui a observé de l’extérieur et de manière passive le milieu pauvre qu’il décrit, Gabrielle Roy emploie une narration omnisciente à focalisation multiple, forme polyphonique, dialogique, qui donne voix aux démunis; ainsi, elle va plus loin qu’Orwell, dénonçant, sans snobisme de classe, la consommation et l’effet déshumanisant du capitalisme. En effet, le véritable sujet de Bonheur d’occasion est l’argent, notamment les mécanismes économiques qui font naître des désirs pour ensuite les transformer en besoins, privilégiant la valeur d’échange par rapport à la valeur d’usage. Ses structures thématiques et sémantiques sont les conséquences des relations économiques: l’espace urbain est défini en fonction de la classe sociale et de l’activité productrice, et toutes les relations humaines sont influencées par l’argent ou par le manque d’argent. Le coureur des bois du roman traditionnel (Savard) devient ici un déraciné aliéné, exploité; les maux de la société sont économiques, comme devra l’être toute solution éventuelle. Le regard acquiert dans ce contexte une importance vitale, car c’est lui qui transforme l’être humain en signe ou en objet du désir, bref en bien de consommation. Du point de vue formel, l’écriture de Gabrielle Roy est efficace lorsqu’elle privilégie la métonymie et plus forcée lorsqu’elle épouse la métaphore. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |