TitrePortrait de l’artiste en (vieille) femme
Type de publicationConference Proceedings
Year of Conference1995
Auteur·e·sSaint-Martin, L
Conference NameColloque international «Gabrielle Roy»
Pagination513-522
Conference Start Date27/09/1995
ÉditeurWinnipeg, Presses universitaires de Saint-Boniface, 1996
Conference LocationCollège universitaire de Saint-Boniface
ÉditeurFauchon, A
Texte complet

Dans ses premières œuvres, Gabrielle Roy accorde surtout aux hommes le pouvoir créateur et la réflexion métaphysique, fidèle en cela à la répartition traditionnelle des rôles symboliques dans la culture (voir aussi Saint-Martin 1989). Par la suite, les femmes de l’œuvre accéderont elles aussi à ces domaines prestigieux. C’est le cas de la mère conteuse, dont l’esthétique inspire celle de la fille, mais aussi celle de nombreuses créatrices œuvrant dans l’éphémère (jardinage, décoration, fabrication de poupées). En raison de la haute valeur symbolique qu’elle accorde à l’artisanat, Gabrielle Roy s’apparente aux théoriciennes féministes contemporaines de l’histoire de l’art, qui contestent la survalorisation du «grand art» (masculin) par rapport à l’artisanat (féminin). Le jardin de Martha, dans «Un jardin au bout du monde», obéit à de hautes visées métaphysiques: célébrer la vie et la soutenir contre la mort, faire triompher la beauté. Le prologue de la nouvelle lie du reste le travail d’artisanat de Martha à celui, savant, de la narratrice-écrivaine, si bien qu’on se trouve en présence d’une «assimilation volontaire, consciente, de deux entreprises créatrices au féminin» (p. 520) et d’une nouvelle vision de la création artistique. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]