TitreQuand l’autre c’est soi: altérité et création dans La Montagne secrète de Gabrielle Roy
Type de publicationConference Proceedings
Year of Conference1992
Auteur·e·sPaquin, J
Conference NameLes Discours de l’altérité, 12e colloque du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest
Pagination125-135
Conference Start Date23/10/1992
ÉditeurRegina, Institut de formation linguistique, University of Regina, 1994
Conference LocationInstitut de formation linguistique
ÉditeurPaquin, J, Mocquais, P-Y
Texte complet

Dans La Montagne secrète, la création est assimilée à un acte d’amour, mais aussi à une dévoration de l’objet réel et à un violent corps à corps. En négligeant de quitter la Montagne avant l’arrivée de l’hiver, ce qui l’oblige à tuer le caribou, Pierre passe «de véritable démiurge à la condition d’une bête uniquement préoccupée de satisfaire sa faim» (p. 131). Se voit ainsi mise en lumière la contradiction constitutive de l’art, dans la vision royenne: d’un côté l’ivresse de la création, de l’autre la nécessité de sacrifier l’Autre à l’art. Le trajet qui mène du Grand Nord à Paris, donc de la nature à la culture, correspond à un passage du regard compatissant de l’artiste sur autrui au regard sans complaisance de l’Autre, du public, sur son œuvre. L’intérêt qu’éprouve Pierre pour l’autoportrait à la fin de sa vie montre qu’il captait dans chacun de ses tableaux, quel qu’en ait été le sujet, une facette de lui-même. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]