TitreRéalisme et féminisme : une lecture au féminin de Bonheur d'occasion
Type de publicationChapitre de livre
Année de publication1999
Auteur·e·sSaint-Martin, L
ÉditeurBeaudet, M-A
Titre du livreBonheur d'occasion au pluriel, lectures et approches critiques
VilleQuébec
ÉditeurNota bene
Pages63-99
Titre de la collectionSéminaires
Texte complet

Lori Saint Martin présente trois éléments d'une lecture au féminin de Bonheur d'occasion. D'abord, elle propose une réflexion sur les causes du retard avec lequel la critique universitaire a reconnu la présence d'enjeux touchant les femmes dans le roman. Ensuite, elle offre un bref aperçu des éléments féministes et contestataires que le roman renferme en évoquant le fait qu'il soit centré sur les femmes, sur le pouvoir, sur la transition entre la campagne et la ville ainsi qu'entre la mère traditionnelle et la fille ambitieuse, sur l'interrogation au féminin des problèmes sociaux de l'époque, sur le premier roman québécois de l'amour mère-fille et sur une nature féminine évitée qui ne confond jamais l'essence et les rôles sociaux tout comme le sexe et la guerre. Saint-Martin termine par une analyse de quelques-unes des techniques qu'utilise Gabrielle Roy pour infléchir et inscrire une vision de femme dans son roman. La première, la technique narrative, est employée pour transformer le réalisme afin de concrétiser, dans les absences, les blancs, les impossibilités et les impasses du texte. La deuxième révèle le parallélisme entre personnages masculins et personnages féminins. La troisième juxtapose des scènes à des fins idéologiques. La quatrième joue sur des choix lexicaux qui découlent des thèmes. La cinquième consiste en des enjeux de focalisation complexes qui donnent aux personnages féminins peu articulés une parole politique cohérente. La sixième concerne les dialogues et les contrastes entre les dialogues et la focalisation. Enfin, la septième s’occupe de la mise en scène des regards dans le roman. Au moyen de la forme réaliste, comme nous le montre Saint-Martin dans son texte, Gabrielle Roy met en scène et dénonce la transposition de la femme-objet au moyen de la forme réaliste qui permet cette transformation.
[par Julie Hétu]