The Representation of Solitude in Bonheur d’occasion
Titre | The Representation of Solitude in Bonheur d’occasion |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 1988 |
Auteur·e·s | Mead, G |
Revue | Québec Studies |
Numéro | 7 |
Pages | 116-136 |
Texte complet | Le thème dominant de la séparation et de la solitude conditionne le ton et la perspective de Bonheur d’occasion en plus d’être déterminant pour l’intrigue et la représentation des personnages. Le mot «solitude» et ses variantes reviennent souvent à tous les niveaux discursifs (narration, réflexions des personnages, dialogues); la grande majorité des chapitres s’ouvrent ou se ferment sur un personnage seul; les descriptions de l’espace renforcent l’isolement des personnages; les scènes de communication et de fraternité sont des illusions ou des souvenirs; les retours en arrière, loin d’éclairer les motivations des personnages, soulignent encore leur solitude; les rencontres ne débouchent sur aucun rapprochement véritable; enfin, la fusion entre voix du narrateur et réflexion intérieure du personnage renferme chaque personnage dans sa bulle, si bien que la conversation disparaît au profit du monologue intérieur au moment même où s’affirme la recherche de contact humain. Ni la religion ni l’exploitation commune et les malheurs partagés ne rapprochent véritablement les êtres. Cet isolement est lié à la pauvreté de Saint-Henri mais aussi, de manière plus générale, à la mentalité québécoise (mythe du Grand Nord). Ainsi, la solitude devient un thème surdéterminé qui a des retombées sur tous les aspects du roman; la vision royenne de la solitude sociale se trouve à mi-chemin entre la solitude spirituelle du roman de la terre et la solitude personnelle et existentielle des romans des années 1960 et 1970 (Aquin, Bessette, Godbout). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.] |