TitreRue Deschambault (1955) de G. Roy: examen des corrections et des variantes d’auteur des avant-textes aux rééditions
Type de publicationConference Proceedings
Year of Conference1993
Auteur·e·sDunn-Lardeau, B
Conference NameLanguage and Literature Today. XIXe Congrès de la Fédération internationale des langues et littératures modernes
Pagination721-734
Conference Start Date22/08/1993
ÉditeurBrasília, Université de Brasília, vol. 2, 1996
Conference LocationBrasília
ÉditeurDe Faria, N
Texte complet

L’examen des divers avant-textes et rééditions d’une nouvelle de Rue Deschambault, «Les bijoux», permet de noter que les modifications, d’une version à l’autre, concernent beaucoup moins la matière du texte que la langue et le style. Au fil des révisions, Gabrielle Roy élimine les répétitions maladroites, travaille les sonorités et les rythmes ainsi que la richesse lexicale et la précision des images, déplace les adverbes pour attirer l’attention du lecteur et, surtout, rehausse le niveau de langue en faisant disparaître la plupart des marques de l’oralité. Ce travail de révision, très important, vise à «transformer un talent de conteuse […] en art d’écrire» (p. 725). La prétendue simplicité du style royen est un leurre: en effet, il faut «parler d’effet de naturel plutôt que de naturel» (p. 725). Le maintien de certains verbes au passé composé dans un récit au passé simple témoigne toutefois d’une certaine tension entre «le temps de l’oralité et celui de la norme écrite» (p. 729) et laisse croire ou «à un procédé judicieux pour faire croire à la fiction autobiographique» (p. 730), ou au caractère toujours vivant de certains souvenirs réels. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]