Structure et techniques narratives dans La Route d’Altamont

Les nouvelles de La Route d’Altamont allient la candeur à la maturité, grâce au dédoublement de Christine en enfant et en adulte, qui fait que les événements semblent être vus à la fois au moment où ils surviennent et après coup. Sont étudiées alors les différentes modalités des deux voix et de l’écart qui les sépare: par exemple, plus la réflexion est grande, plus la distance narrative entre les deux voix s’amenuise, le registre devenant alors moins enfantin. Ainsi, ressort le thème essentiel de la communication, y compris avec soi-même à différents âges. Ce recueil fait aussi ressortir la complexité de certains symboles royens, notamment les collines, qui signifient pour Éveline la jeunesse perdue, pour Christine les voyages à venir. Loin de chercher à retrouver dans de tels récits le temps perdu, Gabrielle Roy n’a jamais oublié son enfance, ne l’a jamais quittée. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]