Un faubourg de Montréal dans Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy

Les descriptions, chez Gabrielle Roy, «sont rarement gratuites» (p. 107); le faubourg est presque toujours vu à travers les yeux d’un personnage qui s’y promène, bien que l’auteure prête à ses créatures nombre de ses propres réflexions. La vie de misère est présentée sous deux angles, le logement et le travail; l’auteure l’oppose à l’opulence de Westmount. Si le roman est maintenant «passablement démodé» (p. 116), il conserve un intérêt documentaire dans la mesure où il décrit la vie d’un quartier montréalais. Le naturalisme à la Zola, non dénué de misérabilisme, s’accompagne d’une grande compassion pour les humbles de la terre. [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]