Une analyse idéologique de Bonheur d’occasion

Les thèmes principaux de Bonheur d’occasion sont la souffrance et l’enfermement, auxquels les personnages n’échappent presque jamais, sinon au prix d’une fuite dans le passé ou dans la religion. Les deux personnages les plus valorisés du roman, Rose-Anna et Emmanuel, sont liés à la nostalgie, au passé et au sentimentalisme, donc à ce que Marcel Rioux a appelé l’idéologie de conservation; tout autant qu’Azarius ou Eugène, Emmanuel croit naïvement au «salut par la guerre». Le changement, la nouvelle idéologie de contestation et de rattrapage qu’incarnent Jean, Florentine et Azarius, bien qu’apparemment inévitable, est frappé d’opprobre. Il s’agit donc d’un roman «à caractère traditionnel et catholique, plutôt que moderne, urbain et matérialiste» (p. 83). [source: Saint-Martin, L. (1998). Lectures contemporaines de Gabrielle Roy: bibliographie analytique de la critique (1978-1997), Montréal, Boréal.]