Une littérature en devenir. La réécriture textuelle et le dynamisme du champ littéraire. Les écrivaines québécoises au Canada anglais
Titre | Une littérature en devenir. La réécriture textuelle et le dynamisme du champ littéraire. Les écrivaines québécoises au Canada anglais |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 1999 |
Auteur·e·s | Godard, B |
Revue | Voix et Images |
Secondary Authors | Chassay, J-F |
Volume | 24 |
Numéro | 3 |
Pages | 495-527 |
ISSN | 0318-9201 |
URL | http://www.erudit.org/revue/vi/1999/v24/n3/201447ar.pdf |
Texte complet | Cet article analyse la réécriture de la littérature québécoise par le Canada anglais. Le champ de production textuelle, que couvrent la traduction et la critique journalistique et universitaire, fonctionne comme un second système, affirme Barbara Godard, d’où découlent une représentation de la littérature québécoise et une image du Québec pour le Canada anglais. En s’intéressant à la position des écrivaines les plus commentées par la critique anglo-canadienne et les plus traduites – Gabrielle Roy, Anne Hébert et Marie-Claire Blais –, Godard prend conscience que la valeur littéraire n’est rien d’autre qu’une valeur d’échange où la traduction introduit une énonciation dans un autre système. La traduction ne transforme pas le sens autant qu’elle l’invente en fonction des idéologies de la culture d’accueil, et l’ingérence du pouvoir politique dans la traduction au Canada n’est pas sans rappeler qu’il y a toujours une dimension politique dans la réception des livres québécois au Canada anglais. On constatera, d’une part, une banalisation de la littérature québécoise et de ce que l’on admire en elle dans la réécriture des œuvres et l’on minimisera, d’autre part, la menace du différent qui affecte directement le capital symbolique et donc la continuité. Comment maintenir alors, sous le signe de la différence, l’hypothèse d’équivalence entre les langues, s’interroge Godard, si ce n’est en lui accordant une valeur culturelle positive en tant qu’accès privilégié à une créativité autre. Voici donc un savoir qui reconnaît son aspect relatif et qui affirme que la réception critique au Québec repose sur l’histoire même d’un discours québécois sur la littérature canadienne-anglaise.[par Julie Hétu] |