Cette bibliographie critique prend le relais de la bibliographie préparée par Lori Saint-Martin (Lectures contemporaines de Gabrielle Roy, Boréal, 1998), qui recensait les publications savantes sur l'oeuvre de Gabrielle Roy parues jusqu'en 1997. Nous reproduisons également les notices parus dans le livre de Lori Saint-Martin, que nous remercions d'avoir accepté de collaborer à ce projet. La reproduction des références commentées parues dans son livre de 1997 s'ajoute au relevé que nous proposons ici des travaux parus depuis 1998.

La figure de Gabrielle Roy chez Jacques Poulin et Michel Tremblay

Dans cet article, Jean Morency cherche à cerner la fortune de l’œuvre littéraire de Gabrielle Roy au Québec, à travers la saisie des modes particuliers de transformation et de transposition de l’œuvre royenne chez Jacques Poulin et Michel Tremblay. S'inspirant notamment du texte de Paul Socken intitulé « Jacques Poulin : héritier spirituel de Gabrielle Roy », publié en 1995, Morency étudie l’usage de l’intertexte royen et de la figure de Roy elle-même dans l’œuvre de Poulin. Puis, il met en perspective l’impact que les écrits royens ont pu avoir chez Tremblay.

Gabrielle Roy and the question of Canada

Socken, Paul. 2007. « Gabrielle Roy and the question of Canada ». Canadian Literature, no 192, p. 200-206.

Paul Socken réfléchit dans cet article à la position fédéraliste de Gabrielle Roy. Celle-ci était sensible à la condition des femmes de son époque, thème qu’elle a d’ailleurs souvent abordé dans son œuvre sans jamais en faire le sujet unique d’un roman, tout comme elle était sensible à la thématique de l’indépendance du Québec sans l’aborder dans ses écrits publiés. Non seulement Roy n’a jamais exploité sa position de romancière à des fins politiques, mais elle a souvent refusé de prendre publiquement position sur la question de l’indépendance du Québec.

Roy and Chekhov's "Strange Alchemy"

Kelly, Darlene. 2007. « Roy and Chekhov's "Strange Alchemy" ». Canadian Review of Comparative Literature/Revue Canadienne de Littérature Comparée, vol. 34, no 2, p. 130-143. <https://ejournals.library.ualberta.ca/index.php/crcl/article/view/10711/8268>. Consulté le .

La voix de l'exil. Lyrisme et élégie dans l'oeuvre de Gabrielle Roy

Papillon-Boisclair, Antoine. 2006. « La voix de l'exil. Lyrisme et élégie dans l'oeuvre de Gabrielle Roy ». In Littérature, immigration et imaginaire au Québec et en Amérique du nord, sous la dir. de Daniel Chartier, Véronique Pepin, Chantal Ringuet, p. 129-149. Coll. « Littérature, immigration et imaginaire au Québec et en Amérique du nord ». Paris : L'Harmattan.

La «loi de l’exil», rapportée dans "Notes d’un praticien" de François Ricard, constituerait un des thèmes majeurs de l’œuvre de Gabrielle Roy. Elle témoignerait d’un même mouvement, d’abord en répudiant toute forme d’attache, puis, de manière contraire, en reconstituant la mémoire d’un lieu perdu afin de reconstruire cette fois ce qui a été quitté.

Exile and Horizons in Gabrielle Roy's Short Stories from the West 

Sechin, Anne. 2006. « Exile and Horizons in Gabrielle Roy's Short Stories from the West  ». Western Humanities Review, vol. 60, no 2, p. 165-174.

Anne Séchin s’intéresse à la notion de frontière dans l’œuvre de Gabrielle Roy, particulièrement dans les nouvelles qui se déroulent dans l’Ouest. Roy a en effet écrit une collection de nouvelles dont les histoires reflètent ses années de jeunesse au Manitoba, la province où elle est née en 1909 et où elle a grandi. Roy a rédigé ces nouvelles alors qu’elle avait déjà quitté sa province natale pour rejoindre le Québec, ce qui témoigne de l’importance du Manitoba dans son œuvre comme dans sa vie.

Inventaire partiel des traductions des écrits de Gabrielle Roy

Everett, Jane. 2006. « Inventaire partiel des traductions des écrits de Gabrielle Roy ». In Gabrielle Roy traduite, sous la dir. de Lacharité, Claude, p. 44-68. Coll. « Gabrielle Roy traduite ». Québec : Nota Bene.

Gabrielle Roy traductrice

Harvey, Carol J. 2006. « Gabrielle Roy traductrice ». In Gabrielle Roy traduite, sous la dir. de Lacharité, Claude, p. 195-214. Coll. « Gabrielle Roy traduite ». Québec : Nota Bene.

Dans ce chapitre, Carol J. Harvey s’interroge sur les conséquences de la situation linguistique de Gabrielle Roy dans sa jeunesse sur son écriture. Pour comprendre le rapport de Gabrielle Roy à l’anglais, Harvey s’attarde notamment sur le fait que la romancière ait été élevée en français mais scolarisée en anglais.

Gabrielle Roy et le nationalisme québécois

Toussaint, Ismène. 2006. Gabrielle Roy et le nationalisme québécois. Montréal : Lanctôt Éditeur, 92 p.

Divisé en trois chapitres, cet ouvrage contient une série d’hypothèses et de questionnements sur la position de Gabrielle Roy par rapport au nationalisme québécois. Ismène Toussaint consacre le premier chapitre à un bref rappel de la vie, de la personnalité et de l’œuvre de Roy. Dans le deuxième chapitre, elle s’intéresse à ce qu’elle considère comme une « relation passionnelle » entre Roy et le Québec, c’est-à-dire une relation principalement constituée de rapports ambivalents.

Postface

Aubin, Marie-Christine. 2006. « Postface ». In Gabrielle Roy traduite, sous la dir. de Lacharité, Claude (dir.), p. 215-224. Coll. « Gabrielle Roy traduite ». Québec : Nota Bene.

Dans la postface qui conclut l’ouvrage Gabrielle Roy traduite, Marie-Christine Aubin s’attarde sur chaque chapitre de l’ouvrage pour appuyer plusieurs éléments fondamentaux en traduction. Elle rappelle l’importance pour les traducteurs de comprendre à la fois le dit et le non-dit présents dans les textes, tout en s’imprégnant au maximum de la culture de l’auteur à traduire. Pour Aubin, la traduction revient à créer ou à recréer un nouveau texte à partir du texte de départ, et ce, malgré la nécessité de choisir une lecture, de moduler parfois le texte pour le transmettre.

Gabrielle Roy, autobiographe: subjectivité, passions et discours

Francis, Cecilia. 2006. Gabrielle Roy, autobiographe: subjectivité, passions et discours. Québec : Presses de l'Université Laval, coll. "Intercultures", 425 p.

L’essai de Cecilia W. Francis, consacré à l’œuvre autobiographique de Gabrielle Roy, manipule les concepts de passions et de discursivité affective en empruntant pour l’essentiel sa méthode à la sémiotique des passions d’Algirdas J. Greimas et Jacques Fontanille. Cet ouvrage est divisé en quatre chapitres, qui tenteront de cerner et d’expliciter le pourquoi et le comment de que ce Francis appelle «la série intimiste» du corpus royen.

« Simulacre d’une présence » : le vieillissement chez Marguerite-A Primeau, Gabrielle Roy et Simone Chaput

Le vieillissement et la vieillesse sont souvent perçus avec angoisse dans nos sociétés. Pour Estelle Dansereau, faire connaître des récits de vieillesse explorant toutes les facettes de ce moment parfois méconnu de la vie permet de mieux comprendre ce qu’elle considère comme les beautés de l’âge avancé. Dansereau s’intéresse particulièrement aux récits ne suivant pas le discours patriarcal qui dévalorise souvent la vieillesse féminine.

In Translation. The Gabrielle Roy - Joyce Marshall Correspondence

La correspondance entre Gabrielle Roy et Joyce Marshall, constituée de 208 lettres écrites principalement en anglais, s’étend sur vingt et une années. Elle débute le 12 mai 1959, quand Gabrielle Roy refuse d’accorder une entrevue à Marshall, et s’achève le 4 novembre 1980, alors que la santé de Gabrielle Roy se détériore et que leur relation se poursuit par téléphone. Cette correspondance décrit les événements du quotidien de la vie des deux femmes, leurs préoccupations, leurs lectures, leurs visions de l’actualité, ainsi que des considérations professionnelles.

« Je t'embrasse de tout mon cœur » : Le pacte épistolaire dans la correspondance de Gabrielle Roy 

Saiz-Cerreda, Maria Pilar. 2004. « Je t'embrasse de tout mon cœur » : Le pacte épistolaire dans la correspondance de Gabrielle Roy . Colloque du Centre de recherches sur l'analyse des discours, constructions et réalités.

Maria Pilar Saiz-Cerreda explore le côté intimiste de la correspondance de Gabrielle Roy avec Marcel Carbotte, son mari, et Bernadette, sa sœur religieuse. Elle s’interroge sur le pourquoi de la fréquence, de la constance et de la régularité de l’écriture épistolaire royenne et montre dans quelle mesure Roy considérait sa correspondance comme une « manifestation de soi » qui évoluerait avec le temps. Said-Cerreda s’attarde notamment sur la notion de pacte épistolaire de manière générale puis telle qu’elle est mise en pratique par Roy dans ces correspondances.

Gabrielle Roy. Écrire, une vocation

Vanasse, André. 2004. Gabrielle Roy. Écrire, une vocation. Coll. « Les grandes figures ». Montréal : XYZ Éditeur Inc., 168 p.

Le point de départ de cet ouvrage est la rencontre d’André Vanasse avec Gabrielle Roy en septembre 1979, à la suite d’une lithographie que Vanasse devait envoyer à Roy et qui n’est jamais arrivée. Racontant comment la romancière a décliné son offre de participer à une réception tenue en son honneur à l’Université de Saskatoon les 25 et 26 mai 1979, Vanasse décrit les « déboires » qui ont suivi ce refus. Il offre par la suite un témoignage sur la vie de Gabrielle Roy, en insistant sur la manière dont la vie de la romancière manitobaine peut être comprise comme une réelle vocation d’écrivain.

Intimate Strangers: The Letters of Margaret Laurence and Gabrielle Roy

Roy, Gabrielle et Margaret Laurence. 2004. Intimate Strangers: The Letters of Margaret Laurence and Gabrielle Roy. Winnipeg : Presses de l'Université du Manitoba, 120 p.

La correspondance de Gabrielle Roy et de Margaret Laurence éditée par Paul Socken débute avec une lettre de Laurence le 15 février 1976 et se termine avec une lettre datée du 9 janvier 1983, également signée de Laurence. Les deux romancières se sont rencontrées par l'intermédiaire de Joyce Marshall lors d’une conférence sur la littérature canadienne en 1978, à Calgary, et elles partageaient déjà de nombreux points communs tels que leur santé fragile, des inquiétudes par rapport à leur héritage mais aussi par rapport à l’évolution de leur pays.

Gabrielle Roy

Ricard, François. 2004. « Gabrielle Roy ». In The Oxford Companion to Canadian History, sous la dir. de Hallowell, Gerald, p. 550. Coll. « The Oxford Companion to Canadian History ». Don Mills : Oxford University Press.

Bien connu du milieu anglophone et francophone canadien, le travail de Gabrielle Roy est autant étudié par le grand public que par les spécialistes du milieu littéraire. L’œuvre royenne se distingue par un style simple et personnel dont les thèmes prennent assise dans l’Histoire et la culture canadiennes et sont empreints de compassion pour l’humilité et le sens aigu de la diversité et de la communauté. L’œuvre de cette romancière née en 1909 au Manitoba, qu’elle quittera pour Paris et Londres en 1937, sera d’ailleurs reconnue avec les plus grands honneurs. [par Julie Hétu]

Writing of/from the Fourth World : Gabrielle Roy and Ungava

Chapman, Rosemary. 2003. « Writing of/from the Fourth World : Gabrielle Roy and Ungava ». Québec Studies, vol. 35, no, p. 45-63. . Consulté le .

Malgré l’ampleur du corpus produit par la critique littéraire sur l’œuvre de Gabrielle Roy, relativement peu de textes se sont intéressés à la perspective postcoloniale québécoise et canadienne et à la production d’écrits québécois «minoritaires» en comparaison de l’ensemble des productions littéraires que Rosemary Chapman situe entre « the Second and the Fourth Worlds ». En tant qu’écrivaine manitobaine, Roy représente la voix de la minorité franco-manitobaine, mais cette position change lorsqu’elle décide d’écrire sur la représentation des Inuits du Nord du Québec.

Lecture et réécriture: le jeu de la critique

Marcotte, Sophie. 2003. « Lecture et réécriture: le jeu de la critique ». In Gabrielle Roy réécrite, sous la dir. de J. Everett, Ricard F, p. 141-156. Coll. « Gabrielle Roy réécrite ». Québec : Nota Bene.

Parmi les différentes pratiques et activités littéraires liées au phénomène de la réécriture, ainsi que les nouvelles façons d’aborder l’œuvre de Gabrielle Roy qui sont apparues au fil des ans, figurent l’activité de lecture et, par extension, celle de critique. Cette recherche constante de nouvelles façons d’aborder les textes et de rendre compte de leur spécificité, que Sophie Marcotte nomme le jeu de la critique, correspond à la réécriture.

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